Washington a cessé tout soutien militaire dans ce pays d’Afrique. Quelques jours après le coup d’État qui a porté une junte militaire au pouvoir.
La nouvelle était attendue. Washington a suspendu tout soutien militaire au Mali. Cette décision est la conséquence du coup d’État mené par un groupe d’officiers dans ce pays d’Afrique et l’arrestation de son président, a indiqué vendredi 21 août un haut responsable américain.
Plus de formation, ni soutien aux forces armées
« Il n’y a plus ni formation, ni soutien aux forces armées du Mali. Nous avons tout arrêté jusqu’à ce que nous puissions clarifier la situation », a expliqué l’émissaire américain pour le Sahel, Peter Pham. Et d’ajouter : « On ne sait pas clairement quelles sont les forces impliquées dans la mutinerie, qui est spécifiquement impliqué, ni vers où vont les loyautés. »
Le président malien Ibrahim Boubacar Keita, accusé de corruption et d’incurie, a démissionné après avoir été arrêté mardi 18 août par des militaires mutins. Les putschistes au pouvoir disent vouloir mettre en place « un conseil de transition. »
Washington en contact avec le CNSP
Le gouvernement américain est en contact avec le Comité national pour le salut du peuple (CNSP). C’est le nom du groupe d’officiers ayant pris le pouvoir. « Ces contacts sont opérationnels, ils ne signifient pas une reconnaissance (de la junte). Mais l’admission que ces gens ont à un certain degré le contrôle sur certaines choses », a dit Peter Pham. Ajoutant que cette insurrection « ne va certainement pas aider » les forces multinationales qui luttent contre les groupes jihadistes au Sahel.
« Nous allons travailler avec nos partenaires dans la région, le G5 Sahel, la Cédéao, l’Union africaine, pour minimiser tout impact négatif (sur la lutte antijihadiste) mais clairement, quand une mutinerie implique une armée qui participe à cet effort, cela ne peut qu’avoir un impact », a expliqué le responsable américain.
Peter Pham a répété la demande américaine de « retour à l’ordre constitutionnel ». Ainsi que la libération des personnes arrêtées. Notamment le président Keita « qui n’est plus tout jeune et dont la santé est fragile ».