Ce vendredi soir à Lagos, la situation paraissait calme après plusieurs jours d’emeute.
Alors que la rue continue à gronder au Nigeria, le président Muhammadu Buhari s’est entretenu ce vendredi 23 octobre avec ses prédécesseurs. Notamment Goodluck Jonathan et Olusegun Obasanjo.
Au cours de cette réunion virtuelle, à laquelle assistaient aussi les chefs des agences de sécurité nigérianes, Muhammadu Buhari a rappelé qu’il a répondu aux demandes des protestataires. Il parle entre autres de sa promesse de réformer la police.
« Malheureusement, (ceux-ci) ont refusé d’arrêter leurs manifestations et de dialoguer avec le gouvernement », s’est plaint le chef de l’État nigérian. Jusqu’à présent, il ne s’est pas prononcé sur l’intervention barbare de l’armée mardi soir à Lagos.
Le message de l’ancien président Olusegun Obasanjo
Ce rendez-vous avait manifestement pour but d’afficher le soutien des anciens chefs de l’État. L’ancien président Olusegun Obasanjo, qui avait encouragé le président à parler dès mercredi, a félicité Muhammadu Buhari pour son « discours de la nuit dernière ». Vos « arguments étaient justes et mérites d’être salués », a-t-il déclaré.
Selon le communiqué publié par la présidence nigériane, le chef de l’État a de nouveau regretté que les manifestations aient été « détournées » et soient « devenues graduellement violentes ». Dans le cas d’en face, les observateurs et manifestants croient plutôt que ce sont les autorités qui ont armé des bandes de casseurs pour briser leur mouvement et justifier sa répression.
Au Nigeria, plusieurs états sont touchés par des violences, saccages, incendies et émeutes. Mais ce vendredi soir à Lagos, la situation paraissait calme. La police a repris le contrôle de nombreux axes qui étaient occupés par des barrages sauvages.
Décrété dans la ville mardi, le couvre-feu va être allégé dès ce samedi, entre 8h et 18h. Des restrictions de circulation sont encore appliquées dans de nombreux États de la moitié sud du Nigéria.