Le président guinéen Alpha Condé a remporté l’élection du 18 octobre avec 59,5% des voix, selon un décompte préliminaire complet de la commission électorale samedi.
Cette victoire, qui doit être confirmée par la Cour constitutionnelle, donne un troisième mandat à Condé, 82 ans, après une élection âprement disputée à laquelle l’opposition a déclaré qu’il n’avait pas le droit de participer.
Conde affirme qu’un référendum constitutionnel en mars a remis à zéro la limite de ses deux mandats, mais les opposants disent qu’il enfreint la loi en s’accrochant au pouvoir.
Les résultats ont été annoncés par lots ces derniers jours, et ont déjà montré que Conde avait une avance inattaquable, suscitant des protestations dans les bastions de l’opposition où au moins 17 personnes sont mortes.
La capitale Conakry a été largement calme samedi alors que les partisans de Condé en T-shirts jaunes ont célébré en se promenant en voiture dans le centre ville. Ailleurs, des soldats en bérets rouges ont patrouillé les rues dans des camions, dont certains sont équipés de tourelles de fusils, a déclaré un témoin de Reuters.
L’ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo, le plus proche rival du Condé avec 33,5% des voix, a déclaré qu’il avait des preuves de fraude et qu’il prévoyait de porter plainte auprès de la cour constitutionnelle. Diallo, 68 ans, a également terminé deuxième de Condé aux élections de 2010 et 2015.
Selon la loi, les plaintes doivent être déposées dans les huit jours suivant les résultats préliminaires.
L’élection de 2010 du Condé, après des décennies d’opposition, a fait naître l’espoir de progrès démocratiques dans ce pays d’Afrique de l’Ouest producteur de bauxite.
Mais sa décision de se représenter a fait craindre à de nombreux observateurs un retour à l’autoritarisme dans une région qui avait fait des progrès vers la démocratie multipartite depuis les années 1990.
Le président ivoirien Alassane Ouattara se présente également pour un troisième mandat lors des élections de ce mois-ci après avoir utilisé un changement de la constitution comme une remise à zéro, ce qui a provoqué de violents affrontements dans les rues ces derniers jours.
Avec Reuters