Bloqué dans son domicile depuis plusieurs jours, l’opposant continue de revendiquer sa victoire à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020.
L’homme politique Cellou Dalein Diallo est bloqué dans son domicile depuis mardi 20 octobre. Un dispositif sécuritaire constitué de pick-up, de camions de la gendarmerie et d’une unité de police, bloque chacun des accès routiers. N’empêche, l’opposant continue de revendiquer sa victoire à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020.
« J’ai beaucoup investi dans la sécurisation des votes. J’ai recruté, formé et équipé près de 30 000 jeunes, pour la plupart des diplômés sans emploi. Je les ai déployés dans les 15 000 bureaux de vote, de façon à avoir un délégué et un suppléant dans chaque bureau, équipé de téléphone pour capturer l’image du procès-verbal établi à l’issue du dépouillement, et de nous le transférer par voie électronique. Dès lundi matin, au lendemain du scrutin, on disposait ainsi des résultats », a-t-il répondu dans une interview accordée au journal Le Point Afrique.
Un hold-up électoral
L’ancien premier ministre guinéen évoque un « hold-up électoral » lors de la proclamation des résultats globaux provisoires de la présidentielle : «…nous avons vu les manœuvres d’Alpha Condé pour faire établir d’autres procès-verbaux avant la centralisation des résultats et la totalisation par la Commission électorale nationale indépendante. C’est pour cette raison que nous avons décidé de mettre à la disposition de la presse nos résultats, et nous sommes convaincus d’avoir remporté cette élection. Nous pouvons le prouver, car nous avons recueilli 85 % des copies des procès-verbaux des bureaux de vote ».
L’homme d’Etat guinéen, il ne fait aucun doute qu’Alpha Condé a falsifié les résultats en éliminant les procès-verbaux de certaines circonscriptions. Notamment celles où il était étions majoritaires.
« Regardez Siguiri ou Faranah, en Haute-Guinée, qui enregistrent respectivement des taux de participation de 99 % et de 101 %, alors que nous savons que la participation était plutôt de l’ordre de 43 % à Siguiri, selon les procès-verbaux issus des urnes… Il s’agit d’une zone, la Haute-Guinée, qui est aujourd’hui très déçue par la gouvernance Alpha Condé, et où de nombreux mouvements de soutien à ma candidature se sont constitués. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il m’a empêché d’aller faire campagne dans cette région qu’il considère comme son fief ».