Nouvellement réélu pour un troisième mandat, le président guinéen Alpha Condé aurait quitté son pays pour des raisons de santé. Pendant ce temps, son challenger Cellou Dallein Diallo est en résidence surveillée.
Des sources proches de la présidence guinéenne, le président sortant et nouvellement réélu à l’issue de l’élection présidentielle du 18 octobre dernier, Alpha Condé a récemment quitté |e payS à bord d’un avion affrété par le président turc, Erdogan, pour se soigner. Pendant ce temps le chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo est dans une situation préoccupante.
Challenger d’Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo est toujours séquestré dans son domicile qui est encerclé par les forces de l’ordre, à travers une équipe mixte de policiers et de gendarmes depuis le lendemain de l’élection présidentielle en Guinée. Depuis une semaine, personne n’entre ni ne sort chez le candidat de l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg) Cellou Dalein Diallo.
Coup d’état constitutionnel et électoral
Lequel s’est auto proclamé vainqueur de l’élection présidentielle en Guinée avant l’annonce des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Candidat malheureux dés élections présidentielles en 2010 et 2015, le leader de l’Ufpg pourrait non seulement se retrouver en rupture de provisions avec sa famille et de nombreuses personnes qui vivent chez lui, mais aussi tomber malade sans possibilité de sortie se faire soigner:
«On est séquestré, les provisions sont en train de s’épuiser. Je suis avec plus de 100 jeunes qui étaient là pour assurer ma sécurité», a déclaré Cellou Dalein Diallo. Les accès à son domicile sont bloqués par des véhicules de la police et de la gendarmerie depuis le 20 octobre dernier. Cellou Dalein Diallo a dénoncé «un coup d’Etat constitutionnel et électoral. Nous allons saisir la Cour constitutionnelle, sans se faire aucune illusion », a-t-il dit.
Le siège de son parti a également été perquisitionné et placé sous scellés. Selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Alpha Condé, âgé de 82ans, a remporté l’élection présidentielle dès le premier tour du scrutin avec 59,5% des voix contre 33,5 % des voix à Cellou Dalein Diallo. La Céni a-annoncé les résultats finaux à la Maison du peuple qui était placée sous très haute protection policière. L’opposition conteste la réélection du président Alpha Condé à un troisième mandat
présidentiel. L’appel à manifester’ lancé par le Front national de défense de la Constitution (Fndc) pour protester contre «un hold-up électoral» pourrait déboucher sur la répression des manifestations et sur de nouvelles violences. On attend désormais la confirmation ou l’invalidation des’ résultats et le traitement des recours par la Cour constitutionnelle guinéenne.
Appel à de nouvelles manifestations
Le taux de participation annoncé par la Céni dans quatre des cinq circonscriptions de la région de Kankan oscille entre 99 et 99,98%. Les chifFres annoncés laissent penser que le jour du vote, il n’y avait presque pas d’électeurs malades, en voyage, abstentionnistes ou disparus depuis leur inscription sur les listes électorales.
Avant les législatives boycottées par l’opposition, l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avaient observé une anomalie démographique en expertisant le fichier électoral. Ils avaient souligné que le nombre d’électeurs avait doublé par rapport à la présidentielle de 2015.
Mouvement réunissant les sociétés civiles, les syndicats et les partis d’opposition pour s’opposer à un troisième mandat d’Alpha Condé, le Front national de défense de la Constitution (Fndc) a appelé à de nouvelles manifestations. Une cinquantaine de personnes ont déjà été tuées durant les mouvements de protestation.
Depuis le jour du vote et celui de l’auto proclamation de sa victoire par Cellou Dalein Diallo, dix autres personnes ont été tuées, selon le ministère de la sécurité. Vingt-sept personnes d’après l’opposition. Jugeant «inacceptable» les violences et blocus de l’opposition à Conakry- et également dans leurs fiefs de province; le Premier ministre guinéen Ibrahima Kassory Fofana a envoyé dimanche, à l’opposition, un message de fermeté.
Demandant aux principaux acteurs d’empêcher «la violence», le secrétaire géhéral des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé à une «solution pacifique» par le «dialogue» de la crise postélectorale.
Le secrétaire général «exhorte également les leaders d’opinion et la presse à mettre un terme à tout discours incendiaire». Des émissaires de l’Onu, de l’Union africaine et de la Cédéao sont arrivés dimanche dernier en Guinée pour une «mission diplomatique préventive».
La Nouvelle Expression