Beaucoup de Tanzaniens craignent que l’ampleur de sa victoire (84% des voix) ne sonne la fin de la démocratie dans le pays.
Le président sortant de la Tanzanie John Magufuli a prêté serment ce jeudi 5 novembre. C’était en présence des autorités nationales et internationales et des chefs d’Etat régionaux. Notamment les présidents Museveni de l’Ouganda, Azali Assoumani des Comores et Emmerson Mnangagwa du Zimbabwe.
A la tête du pays depuis 2015, le chef de l’Etat s’est fait réélire avec 84% des voix le 28 octobre dernier. Beaucoup de Tanzaniens craignent que l’ampleur de cette victoire ne sonne la fin de la démocratie qui a fait la force de ce pays l’Afrique australe et orientale.
Le premier mandat de John Magufuli a été marqué par deux choses : d’une part, un net recul des libertés fondamentales. Et d’autre part, une multiplication des attaques contre l’opposition.
Recul de la démocratie
C’est depuis 2016 que des meetings politiques sont interdits, la retransmission en direct des travaux du Parlement suspendue. Ce n’est pas fini. Des journalistes, activistes et membres de l’opposition ont été arrêtés parfois tout simplement pour avoir remis en question les statistiques du gouvernement.
« Le quinquennat écoulé a vu l’espace démocratique tanzanien se réduire substantiellement, avec le pays glissant de manière inquiétante vers l’autoritarisme. », affirme Fergus Kell. Il est spécialiste de la Tanzanie et chercheur au think tank londonien Chatham House.
Aussi, la récente période électorale entachée de perturbations violentes, tout comme le refus des autorités d’accréditer des médias étrangers pour couvrir la présidentielle, résume le mode de gouvernance du président Magufuli.
Des avancées économiques
Par contre, les réalisations sur le plan économique du chef de l’Etat ont renforcé sa popularité. Il y a par exemple, l’entrée du pays dans la catégorie des pays à revenus intermédiaires, avec cinq ans d’avance sur le calendrier prévu dans le plan de développement national du gouvernement.
Le président est également celui qui a étendu l’éducation gratuite, amélioré l’électrification rurale. Mais également, lancé des grands travaux d’infrastructure dont la construction d’un important barrage hydro-électrique.