Alors que des Diocèses (Obala et Nkongsamba) émettent des réserves sur la vaccination contre le cancer du col de l’utérus, l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC), invite les professionnels de santé à militer pour une adhésion massive à la campagne nationale de lutte contre cette pathologie.
L’Eglise catholique du Cameroun embarrasse le gouvernement. Sur la question d’introduction du vaccin contre le cancer à faire aux jeunes filles de 9 ans, « nous avons des doutes. Et nous partons d’un principe logique : en cas de doute, il faut s’abstenir », indique Mgr Abraham Kome, président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC).
Des réserves émises lors de la 45ème Assemblée plénière de la CENC tenue du 3 au 6 novembre 2020 à Yaoundé. Pour l’Eglise, le sujet mérite et exige « une profonde réflexion aussi bien scientifique qu’éthique ». Dans les villes d’Obala, au Centre et à Nkongsamba au Littoral, le vaccin anti-PHV est formellement interdit dans les structures sanitaires et diocésaines.
La réplique de l’Ordre des médecins
Ayant « pris connaissance avec grand étonnement » la note rédigée par les « hommes de Dieu », Guy Sandjon, président de l’Ordre exhorte tous les médecins exerçants au Cameroun, « qu’ils soient fonctionnaires, militaires, privés laïques ou confessionnels, à faire œuvre de pédagogie pour susciter l’adhésion populaire aux programmes de vaccination institué par le gouvernement ».
Le président rappelle que « la mise en œuvre de la politique sanitaire dans les formations de santé, même privées, incombe au seul ministère de la Santé publique ».
Il dément l’existence d’un quelconque vaccin mis au point pour stériliser les femmes. Dans sa sortie du 2 novembre, le président précise que « les populations doivent être informées qu’aucun vaccin n’a été créé avec pour objectif de stériliser les populations de femmes ou pour éradiquer une race à la surface de la terre.
Certes, comme tout autre traitement, les vaccins ne sont pas dénoués de tout risque, qui est habituellement minime. Et en tout état de cause, ces risques sont toujours inférieurs aux bénéfices escomptés. »
Une campagne boudée
Pour éliminer le cancer du col de l’utérus, le gouvernement camerounais a lancé une campagne massive de vaccination du 23 au 27 septembre. Une campagne qui a été boudée par la population.
Pourtant, fin octobre 2018, l’organisation Mondiale de la Santé a publié un rapport indiquant que le cancer du col de l’utérus constituait un gros risque au Cameroun. Ses études ont montré que 40% des femmes du pays pouvaient être atteintes de cette maladie et que le nombre était minoré.