La procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, l’a indiqué mardi lors d’une visioconférence du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le mode opératoire est simple. Des engins explosifs sont logés dans des cuisines, puis détonnent sue des familles (père, mère, enfants). De tels actes, Fatou Bensouda, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) condamne.
« De nombreux civils qui sont retournés chez eux après avoir fui les combats ont été soit tués soit blessés parce que leur maison avait été piégée par de tels dispositifs », a-t-elle précisé, rappelant que le recours aux mines contre des civils est un « crime » au regard du droit international.
L’ONU interpellée
Intervenant par visioconférence au Conseil de sécurité de l’ONU, la procureure de la CPI a déclaré : « Nous avons reçu des informations crédibles sur une utilisation de plus en plus importante de mines et explosifs improvisés contre des civils ». Entre temps, ses services enquêtent sur les violations des droits humains en Libye.
« Ces découvertes ont été faites après le retrait de forces à Tripoli et dans ses environs », a-t-elle précisé, en visant implicitement les forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est du pays opposé au Gouvernement d’union nationale reconnu par l’ONU et basé à Tripoli.
Les deux parties observent un cessez-le-feu depuis octobre, et ont commencé en début de semaine en Tunisie des discussions politiques sous l’égide de l’ONU sur un nouveau gouvernement unifié et l’organisation d’élections.
« Des mines et des explosifs improvisés auraient été placés dans des garages, des cuisines et des chambres de maisons particulières », s’est insurgée Fatou Bensouda. »
Khalifa Haftar, visé
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 avec l’aide des puissances occidentales, la Libye est déchirée entre le gouvernement d’accord national (GAN), établi dans l’ouest, à Tripoli, et reconnu par l’Organisation des Nations unies et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar.
Après l’échec de l’offensive du maréchal en avril 2019 pour s’emparer de la capitale, les combats ont cessé en juin 2020. Un cessez-le-feu permanent a été conclu en octobre.