Près de 100 000 victimes présumées d’abus sexuels au sein des Boy Scouts of America (BSA) se sont manifestées pour demander une indemnisation au groupe.
Un avocat des plaignants a qualifié cette affaire de plus grande affaire d’abus sexuels jamais traitée aux États-Unis. Les demandes d’indemnisation ont été déposées avant la date limite de lundi soir.
Les dossiers internes publiés en 2012 ont révélé des décennies d’abus.
La BSA – qui a déposé son bilan au début de l’année – a présenté ses excuses aux victimes, se disant « dévastée ».
Les négociations vont maintenant commencer entre les victimes présumées, la BSA et leurs assureurs.
L’organisation compte encore un nombre considérable de membres – plus de deux millions de jeunes participants âgés de cinq à 21 ans. Mais ce chiffre représente environ la moitié de ce qu’il était dans les années 1970, un déclin qui s’aligne sur la surveillance croissante de l’organisation.
En février, la BSA a déclaré qu’elle se mettait sous la protection de la loi sur les faillites pour être en mesure d’indemniser les victimes.
La procédure devant un tribunal fédéral des faillites conduira finalement à la création d’un fonds pour régler les cas d’abus qui sont confirmés.
« C’est de loin le plus grand scandale d’abus sexuels aux Etats-Unis », a déclaré lundi l’avocat Paul Moses à l’agence de presse AFP.
En termes de chiffres actuels, il éclipse les plaintes similaires déposées contre l’Eglise catholique dans le pays.
Dans une déclaration récente, la BSA a déclaré qu’elle avait été « émue par la bravoure » de ceux qui s’étaient manifestés.
« Nous avons intentionnellement développé un processus ouvert et accessible pour atteindre les survivants et les aider à faire un pas essentiel vers l’obtention d’une indemnisation. La réponse que nous avons vue de la part des survivants a été déchirante », a ajouté le groupe.
En 2012, le journal Los Angeles Times a découvert environ 5 000 dossiers détaillant des allégations contre des capitaines de scouts et des chefs de troupes qui avaient été jugés « volontaires inéligibles ».
La plupart des incidents n’avaient pas été signalés à la police, et la BSA s’est chargée de retirer les accusés.
En 2010, M. Moses a gagné 20 millions de dollars (15 millions de livres sterling) pour un ancien boy-scout maltraité par son chef.