Les autorités burundaises ne veulent plus entendre parler d’ une présence à caractère politique des Nations unies dans le pays.
Le message est clair. Le Burundi ne veut plus de la présence du bureau de l’envoyé spécial de l’ONU. Dans une note verbale datée, le gouvernement burundais rejette la principale proposition d’Antonio Guterres dans le dernier rapport sur le Burundi.
Ce rapport, proposait de prolonger jusqu’au 31 décembre 2021, la présence du bureau de son envoyé spécial au Burundi. Le ministère des Affaires étrangères annonce non seulement la fermeture du bureau de son envoyé spécial au Burundi, mais aussi sa « liquidation » au 31 décembre de cette année.
Il s’agit d’une décision « souveraine et irrévocable » souligne un haut responsable de ce ministère. Car pour Gitega, le pays a déjà « retrouvé la paix, la sécurité et la stabilité » et ne veut plus entendre parler d’ « une présence à caractère politique » des Nations unies.
L’objectif du Burundi est aujourd’hui à « la lutte contre la pauvreté et au développement socio-économique » du pays, affirme le ministre burundais des Affaires étrangères. Selon lui, seule une aide des Nations unies et de ses agences dans ce cadre bien précis est la bienvenue.
Un pays encore « fragile »
Le temps est spécialement bien choisi, d’après une source diplomatique. Pour lui, le pouvoir burundais « veut couper l’herbe sous les pieds du secrétaire général avant toute réunion du Conseil de sécurité sur le Burundi » dit-il. Gitega espère pour cela sur le soutien de ses amis russes et chinois, mais rien n’est joué.
Le secrétaire général de l’ONU estime que le Burundi est encore « fragile ». Raison pour laquelle la grande majorité des pays occidentaux veulent garder un œil sur ce pays. Ils seraient donc pour son maintien à l’agenda du Conseil de sécurité.
A noter que dans le pays, les biens de certains opposants vendus aux enchères. Cette procédure de vente aux enchères concerne une trentaine d’opposants au régime Burundais. Parmi eux, l’ancien vice-président, Bernard Busokosa, l’ancien porte-parole du CNDD-FDD au pouvoir, Onésime Nduwimana. Aussi, l’opposant Alexis Sinduhije, ou encore la directrice de la Maison Shalom, Marguerite Barankitse.