La situation reste tendue et chaotique à Kampala, la capitale, depuis l’arrestation mercredi 18 novembre de l’opposant, chanteur, et candidat à la présidentielle.
L’arrestation de Bobi Wine, challenger du président Yoweri Museveni, a mis le feu aux poudres. Résultat : deux jours d’affrontements de ses partisans avec la police à Kampala, la capitale, et dans d’autres villes du pays.
Un bilan provisoire fait état de 28 morts, selon le porte-parole de la police Fred Enanga, qui était face à la presse. Malgré les appels au calme, les heurts se sont poursuivis jeudi dans la capitale, où les manifestants en colère ont dressé des barricades, mis le feu à des routes, pillé et saccagé des magasins.
La police a tenté de disperser la foule, en tirant à de nombreuses reprises des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Des habitants de Kampala ont raconté s’être fait voler téléphones portables, argent et sacs à main, après avoir été arrêtés à des barrages par des hommes masqués réclamant de l’argent, prétendument pour payer les avocats de Bobi Wine.
Plus de 300 manifestants arrêtés
Plus de 300 morts déjà arrêtés depuis le début des violences qui ont suivi l’arrestation musclée mercredi 18 novembre de Bobi Wine. Selon la police, Robert Kyagulanyi, de son vrai est coupable d’avoir organisé un rassemblement illégal et contraire au règlement de lutte contre le coronavirus.
Jeudi, 33 personnes ont été déférées et inculpées pour « incitation à la violence contre la police » et placées en détention provisoire, à l’exception de deux mineurs, libérés sous caution, selon les services judiciaires. Deux candidats, Henry Tumukunde et Gregory Mugisha Muntu ont suspendu leur campagne électorale pour protester contre ce qu’ils qualifient de violence policière contre l’opposition.
Calme plat à la présidence
Yoweri Museveni n’a pas commenté les manifestations jeudi matin. Le quotidien gouvernemental New Vision a publié sur Twitter une vidéo montrant de très nombreux partisans du chef de l’Etat se rassembler pour l’accueillir, sans respect des consignes sanitaires.
Le Porte-parole des Nations-Unies, Stéphane Dujjaric, a rappelé jeudi « la nécessité de fournir aux gens un espace d’expression, que ce soit par des manifestations ou un processus démocratique ».