L’ancien président burundais va désormais se consacrer exclusivement à sa défense.
Condamné à la prison à perpétuité pour l’assassinat du président Melchior Ndadaye, l’ancien président burundais, Pierre Buyoya, a démissionné de son poste de Haut représentant de l’Union africaine au Mali et au Sahel. L’information est de RFI.
Selon nos confrères, Pierre Buyoya a démissionné se consacrer exclusivement à sa défense. Mais d’après des indiscrétions, sa décision a été prise d’un commun accord avec la Commission de l’Union africaine. Ceci afin d’« éviter de mettre dans l’embarras » un organe « qui est avant tout au service des États membres », toujours selon notre source.
« Sa démission a été acceptée avec une grande reconnaissance pour l’excellent travail accompli au nom de l’Union africaine », a soufflé un haut responsable au sein de la Commission.
Pour le moment, l’ancien président burundais n’a pas voulu s’exprimer. Mais il prévoit une conférence de presse d’ici quelques jours « pour expliquer » sa décision.
Pierre Buyoya conteste sa condamnation, dénonçant un « procès politique mené de manière scandaleuse en violation de toutes les règles de droits ». Il prévoit désormais de quitter très rapidement le Mali où il était en poste depuis huit ans, pour aller s’établir dans un autre pays. Là-bas, il va se battre pour sa « réhabilitation ».
L’UA dans l’embarras
La condamnation de l’ancien chef d’Etat avait mis l’Union africaine dans l’embarras. L’UA n’a jusqu’ici pas fait de communiqué à ce sujet, aucune expression publique. Ce qui est tout à fait compréhensif vu ses relations avec Gitega tendues depuis le début de la crise de 2015 au Burundi.
Les autorités burundaises ont souvent accusé l’organisation panafricaine de soutenir « ses ennemis ». Selon RFI, qui cite un diplomate africain, la condamnation de Buyoya met donc l’organisation « dans l’embarras, même si elle n’aura sans doute pas d’incidence sur sa mission de représentation, du moins pour le moment ».
L’assassinat de son successeur et premier président hutu démocratiquement élu du pays avait plongé le Burundi dans une terrible guerre civile. Une guerre qui a fait plus de 300 000 morts en une décennie.