Elu à une majorité écrasante à la présidentielle du 31 octobre (avec 94, 27%), le chef de l’Etat compte organiser les élctions législatives au premier semestre de 2021, puis former un nouveau gouvernement plus conquérant.
Alassane Ouattara sera investi le 14 décembre. Cette cérémonie, il la veut sobre et compte n’y convier que quelques chefs d’Etat amis ainsi que des proches. Conscient que sa réélection ne fait pas l’unanimité, il ne souhaite pas réunir du beau-monde. Il se dit déçu du peu de progrès réalisés malgré « les investissements » consentis, jusqu’ici.
Législatives reportées
Alors qu’il envisageait d’organiser les élections législatives rapidement (le 21 décembre avait été avancé), il a décidé de reporter l’échéance au premier semestre de 2021. La date du scrutin sera fixée en fonction de l’avancée des discussions entamées avec Bédié, le 11 novembre, à l’hôtel du Golf.
Entre temps, il formera ensuite un nouveau gouvernement, dont la composition devrait receler quelques surprises. Mais une interrogation demeure. La reprise du dialogue avec Bédié débouchera-t-elle sur un accord ? Outre leur rencontre à l’hôtel du Golf, les deux anciens alliés se sont parlés le 20 novembre, mais les discussions pourraient durer plusieurs mois.
Si l’ancien président est prêt à faire des concessions, ce n’est pas le cas d’une partie de son entourage, dont son épouse et de son parti. Cette frange estime toujours que troisième mandat de Ouattara est illégal et que le taux de participation à l’élection est en réalité largement inférieur à ce qui a été annoncé par les autorités. (53,90%).
Le chef de l’Etat ne compte pas lâcher sur ce point, tout comme il continue de s’opposer à la nomination d’un médiateur extérieur. Il rechigne pour le moment à libérer les membres de l’opposition emprisonnés. Soro toujours perçu comme un danger.
Surtout, il ne veut plus entendre parler de Guillaume Soro, qui, a le 4 novembre, appelé au soulèvement de l’armée. Isolé et affaibli, se baladant entre la France (qui lui a toutefois signifié qu’il n’était plus le bienvenu), la Suisse, la Belgique et Dubaï, l’ex-président est toujours perçu comme un danger.
Qui pour assurer l’après Ouattara ?
« L’année 2021 pourrait ressembler à 2012, quand une guerre de positionnement avait éclaté entre Hamed Bakayoko et Guillaume Soro, prédit une source sécuritaire ivoirienne. Lors de la campagne présidentielle certains cadres du RHDP ont semblé prêts pour succéder à Amadou Gon Coulibaly. Toutefois, deux noms émergent pour prendre la suite : Hamed Bakayoko et Patrick Achi.