Plusieurs associations militent afin que ces personnes, parfois condamnées injustement retrouvent la liberté.
Par manque d’argent pour bénéficier des services d’un avocat, des Tchadiens restent incarcérés pendant des mois. Voire une année en prison : «C’est une situation qui est bien réelle. En tant qu’avocat nous avons eu connaissance de gens qui croupissent en prison quelques fois depuis des décennies. Ce sont assez souvent des gens dont les dossiers, faute d’argent, ne sont pas suivis. », déplore à Deutsch Welle Maître Max Loalngar, le président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme, par ailleurs avocat au barreau du Tchad.
« Normalement l’Etat devrait commettre d’office des avocats pour assister les personnes accusées en matière criminelle par exemple, mais malheureusement ce n’est pas systématique au Tchad.», ajoute-t-elle.
Choquée par cette situation, l’avocate Delphine Kemneloum Djiraibéa créé en 2006, une association baptisée PILC, le Centre juridique d’intérêt public. Depuis plus d’une décennie, le PILC a œuvré pour l’accès à la justice à de nombreuses personnes.
Détention préventive abusive
« Nous avons récemment effectué une visite dans le pavillon des femmes à la Maison d’arrêt de N’Djamena et en échangeant avec ces femmes, nous nous sommes rendus compte qu’au moins six d’entre elle n’avaient pas d’avocats et étaient là depuis plus de six mois. Donc c’est un problème qui est réel, c’est pourquoi PILC cherche une solution qui puisse soulager ces personnes en offrant des services juridiques gratuits. Nous sommes sur ce terrain depuis plus de dix ans déjà et nous avons ouvert des dossiers pour plus d’un millier de personnes démunies, majoritairement des femmes et enfants », explique l’avocate.
L’année dernière, l’association Action des chrétiens pour l’abolition de la torture, section Tchad, a lancé un projet de lutte contre la détention préventive abusive au Tchad. Grâce à ce projet, l’association aide aussi les justiciables démunis à avoir accès à un avocat.