C’est l’exemple du Covid Organics, ce remède traditionnel vanté par le président pour ses effets préventifs et curatifs sur le virus.
Sur la grande île, les autorités ne souhaitent pas participer à la Covax Facility, l’initiative mondiale d’accès aux vaccins anti-covid, a annoncé la porte-parole du gouvernement le 26 novembre.
Une disposition particulière permet en effet à 92 pays en développement, dont Madagascar, d’accéder à des doses de vaccins subventionnées dès leur mise sur le marché. Mais le pays préfère capitaliser sur les investissements en matière de santé qu’elle a déjà réalisés.
« Nous en avons discuté mardi soir en Conseil des ministres. Nous ne nous positionnons pas encore par rapport au vaccin. En d’autres termes, nous ne nous inscrivons pas sur la liste des pays futurs bénéficiaires. », explique la porte-parole du gouvernement, Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo.
C’est un choc pour les bailleurs qui ne s’attendaient pas à une telle décision : « Les discussions étaient encore en cours lundi, commente un responsable chez les bailleurs traditionnels. On savait que le président Rajoelina était réticent au vaccin, mais son staff essayait quand même de le convaincre. Ils avaient la possibilité de s’inscrire sur la liste des bénéficiaires jusqu’au 7 décembre, et de se rétracter ensuite s’ils changeaient d’avis. »
Le made in Madagascar
Selon un expert en santé publique, médicalement ne pas avoir accès au vaccin ne devrait pas être une catastrophe pour la population malagasy. Puisqu’elle semble avoir été assez résiliente à la maladie.
« Mais quand on voit les conséquences du Covid-19 sur le système de santé, sur les activités économiques et sociales du pays, on sait que le vaccin pourrait éviter la deuxième vague, qui risque, elle, d’être catastrophique économiquement pour l’île. Donc en termes de santé publique, c’est aberrant de refuser un vaccin qui ne va quasiment rien coûter à un État. »
Le gouvernement, favorise les médicaments développés localement. À l’exemple du Covid Organics, ce remède traditionnel vanté par le président pour ses effets préventifs et curatifs sur le virus : « Nous attendons de voir d’abord l’efficacité du vaccin dans les pays qui l’utiliseront en premier », conclut la porte-parole du gouvernement.