Craignant un assaut imminent, les gens fuient Mekele, la capitale de la région du Tigré en Ethiopie, après que le Premier ministre Abiy Ahmed ait ordonné la « phase finale » de l’offensive militaire des forces locales.
Le gouvernement a averti la ville d’un demi-million de personnes de ne pas avoir de pitié si elles ne prenaient pas leurs distances avec les dirigeants du Tigré à temps.
Abiy a averti jeudi les habitants de Mekele de désarmer et de rester à l’intérieur alors que des unités militaires ont reçu l’ordre d’entrer. Son gouvernement a cependant déclaré qu’il protégerait les civils.
« La dernière porte pacifique qui était restée ouverte à la clique du TPLF est maintenant fermement fermée en raison du mépris du TPLF pour le peuple éthiopien », a déclaré jeudi Abiy, en référence au Front populaire de libération du Tigré.
En début de semaine, Abiy a donné au TPLF 72 heures pour se rendre ou faire face à une offensive militaire sur la capitale de l’Etat, Mekele.
En attendant, la région du Tigré, qui compte 6 millions d’habitants, manque de nourriture et d’autres produits. Les Nations Unies ont demandé un accès immédiat pour l’aide humanitaire, qui doit être neutre et impartiale.
Le gouvernement d’Abiy a déclaré qu’une « voie d’accès humanitaire » serait disponible, gérée par le ministère éthiopien de la paix.
L’armée éthiopienne combat les forces locales au Tigré depuis le 4 novembre, date à laquelle Abiy a envoyé la force de défense nationale dans la région, après avoir accusé les forces locales d’avoir attaqué une base militaire dans cette région.
Des centaines de personnes ont été tuées et plus de 40 000 ont fui vers le Soudan voisin, racontant d’horribles histoires de violence.
Le conflit a suscité l’inquiétude des organisations de défense des droits de l’homme et des Nations unies, qui ont exhorté Abiy à rechercher une solution diplomatique au problème, en notant le préjudice subi par les civils déjà victimes d’une économie faible et de la pandémie de coronavirus.
Mais Abiy a jusqu’à présent rejeté tous les appels au dialogue avec les dirigeants du Tigré.