Cette situation pourrait contraindre les autorités à rouvrir les frontières terrestres fermées depuis plus d’un an.
L’économie nigériane est dans le rouge. Le pays est en récession pour la deuxième fois en quatre ans. Tous les secteurs d’activité sont touchés, notamment le secteur culturel ou encore le secteur de l’éducation.
Selon la Deutsche Welle, la radio internationale allemande, cette situation pourrait pousser les autorités à rouvrir les frontières terrestres fermées depuis 14 mois. Une fermeture qui serait à l’origine de la deuxième récession que vit le Nigeria. C’est du moins ce que croit le sénateur nigérian Francis Fadounsi, président du comité en charge du commerce et des investissements au Sénat.
« Toutes les frontières qui généraient des recettes avec les véhicules d’occasion ainsi que le riz ne font plus entrer de revenus. La fermeture des frontières a laissé libre cours à la contrebande. Et si rien n’est fait, de récession on passera à dépression », a notamment averti le sénateur.
Selon l’économiste Paul Alaje, si la tendance ne s’inverse pas, l’économie du pays pourrait s’effondrer. Celui-ci exhorte les autorités à diversifier l’économie au-delà du pétrole pour soutenir l’économie.
Diversifier l’économie
« Pourquoi la Chine épicentre de la Covid-19 n’est pas entrée en récession ? C’est seulement parce que la Chine a diversifié son économie. Le Nigeria n’a pas diversifié son économie ! Savez-vous que le Nigeria peut sortir de la récession du jour au lendemain si le prix du baril atteint les 80 dollars américains ? Mais une baisse des prix affectera négativement le pays. Le Nigeria a maintenant l‘opportunité de repositionner son économie, et même si le reste de l’Afrique devrait entrer en récession, le Nigeria pourrait résister », pense Paul Alaje.
Entrepreneur nigérian dans le domaine agroalimentaire, Austin Nwosu a subi les effets néfastes de la fermeture des frontières. Il appelle aux autorités à rouvrir les frontières le plus tôt.
« Depuis que cette opération a débuté, les transactions commerciales ont été affectées. Bon nombre de nos véhicules sont toujours stationnés aux frontières, accumulant les frais de stationnement et autres, les denrées périssables aussi. Tout est bloqué. Cela entrave le protocole de libre circulation de la Cédéao. Je plaide pour que le gouvernement nigérian nous aide », insiste Austin Nwosu.