Etonnement, plusieurs partis de l’ex-majorité et de l’ex-opposition sont désormais membres de l’organe qui aura un pouvoir législatif.
Ce vendredi 04 décembre 2020, le Conseil national de Transition (CNT) a vu le jour. Il voit ainsi jour après les nominations du chef d’État du Mali, d’un Premier ministre et des membres de son gouvernement. Parmi les 121 membres, des noms attendus, mais aussi des surprises.
Sur la liste officielle publiée, figure en bonne place le colonel Malick Diaw. C’est le numéro 2 de la junte malienne qui a pris le pouvoir de force le 18 août dernier. Sa présence n’est guère une surprise puisque son nom circule depuis plusieurs semaines pour prendre la direction du Conseil national de transition.
Pour y arriver, les manœuvres de couloir ont déjà commencé. Toutefois l’élection du président du CNT se déroulera en principe ce samedi 5 décembre. Parmi les membres de l’institution, on retrouve également des proches de l’imam Mahmoud Dicko, de même que plusieurs figures de l’ex-rébellion. On peut citer par exemple Mohamed Ag Intalla, par ailleurs chef traditionnel de la tribu des Iforas à Kidal, dans le nord-est du Mali.
En revanche, plusieurs partis de l’ex-majorité et de l’ex-opposition. Ainsi que le M5, mouvement de contestation qui avait contraint l’ancien président IBK de quitter le pouvoir avaient prévenu qu’ils n’enverraient de nom pour siéger au sein du CNT.
Sirènes des militaires
Mais étonnement, des hommes politiques issus de ces formations sont désormais membres de l’organe qui aura un pouvoir législatif. Dans le groupe, certains semblent avoir cédé aux sirènes des militaires, d’autres sont en rupture de ban avec leur partis.
Parmi plus d’une dizaine d’entre eux, mentionnons Mamadou Diarrassouba, membre du RPM, l’ancien parti au pouvoir. Ou encore Assarid Ag Imbarcaouane, d’un important parti politique, l’Alliance pour la démocratie au Mali (l’Adéma).
Au pouvoir depuis le 04 septembre 2013, Ibrahim Boubacar Keïta(IBK) a été contraint à la démission le 18 août 2020. Soit après 7 de règne. Il quitte son poste suite à son arrestation lors d’un coup d’État militaire orchestré par trois hommes : le colonel Malick Diaw, le Chef d’état-major de la 3ème Région militaire de Kati et le colonel Sadio Camara, ex-directeur du Prytanée militaire de Kati.