Cet Ong internationale affirme que les arrestations arbitraires d’opposants survenues s’inscrivent dans une répression croissante des voix dissidentes parles autorités togolaises. Ceci depuis la réélection du président Faure Gnassingbé pour un quatrième mandat en février.
Selon le directeur régional adjoint d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale Marceau Sivieude:
«L’arrestation des deux opposants semble être strictement liée à l’appel à manifestation et apparait comme une nouvelle illustration des autorités de vouloir réduire au silence l’opposition et les voix dissidentes!…) Les autorités togolaises doivent libérer immédiatement et de façon inconditionnelle Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson et Gérard Yaovi Djossou, et respecter la liberté d’expression et de manifestation pacifique de toutes les personnes, y compris les opposants politiques».
Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson-nouvelle coordinatrice de la Dynamique Monseigneur – Kpodrzo (Dmk) un regroupement de partis d’opposition et d’organisations de la société civile au Togo et Gérard Yaovi Djossou, chargé des affaires sociales et des droits de l’homme ont été arrêtés respectivement; les 27 et 28 novembre dernier.
Interdictions des manifestations
Ils sont accusés de regroupement de malfaiteurs et atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat. La Dynamique Monseigneur Kpodrzo (DMK) avait appelé à une grande manifestation à Lomé pour dénoncer les résultats de l’élection présidentielle et le harcèlement judiciaire contre des opposants ; a été prolongée.
Le ministre togolais de l’Administration du Territoire a évoqué des raisons liées à la pandémie de COVID-19 pour interdire la manifestation de l’opposition. Les domiciles des deux opposants ont été perquisitionnés.
Selon Marceau Sivieude: «La lutte contre la pandémie de COVID-19 ne doit pas servir de prétexte pour justifier la pratique illégale de l’interdiction systématique des manifestations de l’opposition politique au Togo».
Amnesty International fait savoir que Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson était allée rendre visite à Gérard Yaovi Djossou qui avait été arrêté le 27 novembre 2020. C’est dans les locaux du Service central de recherches et d’investigations criminelles qu’elle avait reçu une convocation. Une perquisition aurait été effectuée à son domicile. Sa chambre à coucher et celle de son enfant auraient été fouillées. Des documents personnels de sa famille et un ordinateur ont été emportés. D’après Amnesty International, les accusations contre Brigitte Kafui Adajmagbo lui ont été notifiées après six heures d’audition dans les locaux du SCRIC.
Journalistes harcelés et médias suspendus
C’est menotté et sans la présence de son avocat que Gérard Yaovi Djossou a été entendu pendant 10 heures. Il aurait été arrêté à Lomé dans la circulation par des gendarmes en civil. Un des agents en civil lui aurait asséné trois coups de poing.
Six militants de la DMK arrêtées le 21 avril dernier ont été inculpés pour fragrant délit de rébellion, jugés et condamnées à 12 mois de prison dont huit mois avec sursis. Elles ont été libérées le 25 août dernier.
Les journalistes font l’objet de harcèlement. Plusieurs médias togolais ont été suspendus par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC).
La Nouvelle Expression