D’après le Père Nathanaël Soede, le président de l’observatoire, aucun parti d’opposition n’est capable de présenter un candidat faute de parrainages.
A travers son Observatoire de la gouvernance, l’Église catholique béninoise milite en faveur de la suppression des parrainages nécessaires pour l’élection présidentielle du 11 avril 2021.
Dans son appréciation, l’Église note des progrès et des reculades. Le point négatif, c’est principalement la gouvernance démocratique. La révision de la constitution, la modification de la charte des partis, l’introduction du parrainage pour les candidats à la présidentielle… Tout a été décidé sans consensus, selon le rapport.
Aucun parti d’opposition n’est capable de présenter un candidat faute de parrainages. Alors par la voix du Père Nathanaël Soede, le président de l’observatoire, l’Église invite : « Le Parlement et la Cour constitutionnelle à prendre les mesures requises pour une suppression du parrainage. Celui-ci soulève des problèmes qui rendent difficile son application ainsi que l’élection présidentielle crédible et pacifique. »
Pourtant le président Patrice Talon a promis lors de sa tournée, une vraie compétition avec plusieurs candidats. Autre réclamation, le retour des Béninois contraints de quitter le pays pour diverses raisons.
Pour les morts suite aux violences en rapport aux législatives de 2019 l’observatoire réclame l’organisation de funérailles pour ces personnes. Ainsi qu’un geste de compassion pour leurs familles avant les élections.
Le bras de fer qui oppose le Bénin et la CDPH
L’Église évoque également le bras de fer qui oppose le Bénin et la Cour africaine des droits de l’homme. Que le Bénin réintègre le protocole qui permet aux citoyens de saisir la CDPH lorsqu’ils se sentent lésés, défend l’observatoire.
La semaine dernière, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) avait estimé que la Constitution révisée par le Parlement en novembre 2019 devait être abrogée.
Selon la CADHP, cette révision constitutionnelle s’est faite en violation de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. Ainsi que de son « principe de consensus national». Ce texte de l’Union africaine adopté il y a 13 ans, s’impose selon elle aux pays signataires, notamment le Bénin.