Human Rights Watch a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies de continuer à surveiller la situation sécuritaire au Burundi.
Cet appel intervient quelques jours seulement après que le Conseil ait demandé la fin des rapports d’évaluation réguliers sur le Burundi, citant « l’amélioration de la situation sécuritaire » sous le nouveau président, le général Evariste Ndayishimiye.
Cette décision fait suite aux tentatives du « Burundi et de ses alliés au sein du Conseil… d’annuler l’examen indispensable de la situation dans le pays », selon Louis Charbonneau, directeur de HRW à l’ONU.
« En pratique, la surveillance limitée du Conseil de sécurité sur le Burundi va probablement continuer comme avant, mais pour de nombreux Burundais, le message symbolique que cela envoie à un moment critique pour le pays est inquiétant », a-t-il déclaré.
« Pour inverser la descente du Burundi dans l’anarchie, il faudra une réforme systémique et une forte volonté politique », a-t-il ajouté.
La résolution de l’ONU sur le Burundi a été adoptée en 2016 suite à l’aggravation de la situation en matière de sécurité et de droits de l’homme après la tentative de coup d’État ratée de l’année précédente et la candidature controversée du défunt président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, qui a entraîné des protestations de masse et une répression violente de la part des services de sécurité.
Depuis lors, tous les trois mois, le secrétaire général des Nations unies fait le point sur la situation au Burundi devant le Conseil de sécurité.
Dans son dernier rapport, HRW affirme que des meurtres, des disparitions et des arrestations arbitraires ont toujours lieu au Burundi, bien qu’il y ait eu des espoirs de changement lorsque le nouveau président est arrivé au pouvoir en juin.
Le gouvernement burundais n’a pas encore fait de commentaire public sur le rapport, mais il a déjà déclaré que de telles allégations sont sans fondement et motivées par des raisons politiques.
L’appel lancé vendredi dernier par le Conseil de sécurité pour mettre fin aux briefings a été bien accueilli par les autorités burundaises, le président Ndayishimiye l’ayant tweeté « pour permettre au Burundi, à ses amis et à ses partenaires de se concentrer sur le développement et le bien-être des citoyens ».