Dans la nuit de dimanche à lundi, informe RFI, un champ a été détruit entre Delbian et Béré. En colère, la population a attaqué la préfecture et vandalisé deux véhicules administratifs.
Au Tchad, le conflit entre agriculteurs et éleveurs qui dure depuis deux mois, prend des proportions inquiétantes. Dans la nuit de dimanche à lundi, informe RFI, un champ a été détruit entre Delbian et Béré. C’est dans la Tandjilé, au sud du Tchad où le conflit entre agriculteurs et éleveurs a fait sept morts.
En colère, la population a attaqué la préfecture et vandalisé deux véhicules administratifs. Plusieurs jours auparavant, une vingtaine de morts a été signalée dans la province du Batha dans un conflit similaire. La province du Ouaddaï dans l’Est du pays a compté elle aussi douze morts suite à la dévastation d’un champ.
Que faire pour mettre fin à cette spirale de violence ? Vendredi dernier, les évêques exigent au chef de l’État d’intervenir pour mettre fin aux conflits entre éleveurs et agriculteurs.
Selon l’abbé Séverin, le secrétaire général de la conférence épiscopale, des armes de guerre sont utilisés lors accrochages entre paysans : « Il y a des individus qui vont sortir des kalachnikovs, des Famas, ça fait peur. On a été témoins de blessures dans nos centres de santé. Les gens qui meurent qui sont blessés, sont des Tchadiens.», avait-il confié.
Les agriculteurs et les cultivateurs représentent 80% de la population tchadienne. L’inquiétude est de voir ce conflit dégénérer. C’est la raison pour laquelle les évêques en appellent désormais au chef de l’État.
Un conflit périodique
« Toutes les autres solutions ont déjà montré leurs limites. On a constaté l’engagement avec lequel le chef de l’État s’est investi dans la colère du Kourouma, au Mali, un peu partout. Mais ce phénomène qui est un phénomène de vivre ensemble, s’il s’y investit, nous sommes convaincus qu’il y aura solution.»
Les conflits agriculteurs-éleveurs sont devenus périodiques. Ils commencent depuis des années à la fin de la saison des pluies. Des éleveurs obligés par le changement climatique à se déplacer pour chercher du pâturage arrivent aux abords des champs avant les récoltes. Ce qui provoque des tensions avec les propriétaires terriens souvent repoussés par les autorités. Et les éleveurs sont eux perçus comme les protégés des autorités.