A l’occasion du 10ème anniversaire des événements qui ont déclenché le Printemps arabe, des manifestants dans la ville de Sidi Bouzid, au centre de la Tunisie, ont réclamé jeudi une « nouvelle révolution ».
En réponse à la manifestation, les autorités ont annulé une cérémonie locale pour commémorer l’auto-immolation de Mohammed Bouazizi il y a dix ans.
Le vendeur de rue Bouazizi s’est enflammé devant un bâtiment du gouvernement pour protester contre l’humiliation de la police qui a saisi sa voiture de marchandises.
Il est mort de ses brûlures par la suite.
Cet acte a déclenché des protestations dans toute la Tunisie qui ont conduit à la chute du président autocratique Ben Ali, qui a dirigé le pays pendant 23 ans.
Il a enflammé l’esprit de révolution qui s’est propagé à des pays comme l’Égypte, le Yémen, la Libye et la Syrie.
Nouvelle révolution
Mais Sidi Bouzid est une région économiquement troublée et, comme une grande partie du pays, elle attend toujours de récolter les fruits de la révolution.
Le taux de chômage national est de 15% en Tunisie et le pays est en difficulté économique et est la cible d’attentats terroristes meurtriers.
Mais la Tunisie est sortie du printemps arabe comme un exemple rare de démocratie stable mais en difficulté dans le monde arabe, avec de nombreuses élections considérées comme démocratiques et une constitution garantissant les libertés et les droits.
L’anniversaire du soulèvement est régulièrement marqué par un « festival international » organisé par le syndicat des travailleurs, avec des concerts en plein air, du sport et des conférences.
L’événement de cette année s’appelle « Dix ans … l’attente est longue ».
Elle a été réduite de ses dix jours de manifestations habituelles à quatre par des contraintes liées au coronavirus et en raison de la situation sociale tendue due à la déception ressentie par la population, selon le directeur du festival, Youssef Jellali.