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La Russie envoie 300 instructeurs militaires en République centrafricaine

La Russie a envoyé 300 instructeurs militaires supplémentaires en République centrafricaine (RCA) pour faire face à ce que son ministère des affaires étrangères appelle une « forte dégradation de la sécurité ».

Elle a déclaré que le gouvernement de la RCA, qui est menacé par des groupes rebelles à l’approche de l’élection présidentielle de dimanche, avait demandé de l’aide.

L’ancien président François Bozizé nie avoir planifié un coup d’Etat.

Les casques bleus de l’ONU ont déclaré que l’avance des rebelles avait été stoppée.

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Le vice-ministre russe des affaires étrangères, Mikhail Bogdanov, a déclaré que l’armée russe n’était pas impliquée dans les combats en RCA et que les instructeurs militaires n’étaient « ni l’armée ni les forces spéciales ».

Mais un porte-parole du gouvernement de la RCA, cité par l’agence de presse AFP, a déclaré que la Russie avait envoyé « plusieurs centaines de soldats et des armes lourdes » pour soutenir le gouvernement.

Le porte-parole, Ange Maxime Kazagui, a déclaré que les forces russes avaient été invitées dans le cadre d’accords bilatéraux, rapporte l’AFP.

Des agents de sécurité privés russes ont travaillé en RCA pour assurer la sécurité du gouvernement et aider à sauvegarder les principaux actifs économiques.

Le Rwanda, qui a des troupes servant dans la mission de l’ONU en RCA, a également annoncé qu’il augmentait leur nombre pour soutenir le gouvernement.

Les forces nouvellement déployées auront « des règles d’engagement différentes qui leur permettront de protéger nos forces contre les attaques et de protéger les civils », a déclaré le président rwandais Paul Kagame.

Au moins 750 soldats et policiers rwandais ont opéré dans le cadre de la force de maintien de la paix des Nations unies à Minusca.

Les forces de Minusca ont également été déployées au-delà de la capitale, Bangui, « pour bloquer les éléments armés », a déclaré l’AFP, citant un porte-parole de l’ONU.

Le président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadéra, a insisté sur le fait que l’élection de dimanche aura lieu, affirmant que la présence de l’armée et des forces de maintien de la paix de l’ONU signifie que les gens n’ont rien à craindre.

Mais les partis d’opposition, dont celui de M. Bozizé, ont demandé que le vote soit reporté « jusqu’au rétablissement de la paix et de la sécurité ».

Des groupes rebelles se sont emparés de plusieurs villes près de Bangui, s’affrontant aux forces gouvernementales et pillant les biens, et l’ONU a déclaré que ses troupes s’efforçaient d’empêcher un blocus.

Le porte-parole de M. Bozizé, Christian Guenebem, a déclaré : « Nous nions catégoriquement que Bozizé soit à l’origine de quoi que ce soit ».

La RCA est l’un des pays les plus pauvres et les plus instables d’Afrique, même si elle est riche en ressources comme les diamants et l’uranium. Les Nations unies estiment que la moitié de la population dépend de l’aide humanitaire et que jusqu’à un cinquième de la population a été déplacée.

Le 3 décembre, la Cour constitutionnelle de la RCA a décidé que M. Bozizé ne satisfaisait pas à l’exigence de « bonne moralité » pour les candidats en raison d’un mandat international et des sanctions de l’ONU contre lui pour des assassinats présumés, des actes de torture et d’autres crimes commis sous son règne.

M. Bozizé, un chrétien, est arrivé au pouvoir après un coup d’État en 2003 et a ensuite remporté deux élections qui ont été largement considérées comme frauduleuses. Il a été évincé en 2013 par la Séléka – une coalition de rebelles issus en grande partie de la minorité musulmane – qui l’a accusé d’avoir rompu les accords de paix.

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