A l’occasion de leur investiture à un troisième mandat controversé, les deux chefs d’Etat à peine réélus ont adressé une pluie d’hommage à leur homologue congolais qu’ils qualifient « d’inamovible ».
Denis Sassou-Nguesso, président du Congo Brazzaville est au pouvoir depuis trente-sept ans. A peine réélus, ses homologues ivoiriens Alassane Ouattara et guinéen Alpha Condé lui ont rendu un hommage inattendu. C’était à l’occasion de leur investiture les 14 et 15 décembre, à un troisième mandat controversé.
Alassane Ouattara salue l’œuvre de Sassou-Nguesso
A l’occasion de la cérémonie d’investiture, Alassane Ouattara a honoré du surnom d’«empereur» du continent l’homme fort de Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso, au pouvoir depuis trente-sept ans. Un hommage inattendu, mais qui s’explique peut-être par le passage en force, pour un troisième mandat, de ces dirigeants.
Le président ivoirien Alassane Ouattara a surpris ses invités en révélant les surnoms qu’il attribue à certains de ses homologues africains. Treize chefs d’Etat du continent étaient ce jour-là présents au palais présidentiel d’Abidjan. Et aussi quelques VIP, parmi lesquels Nicolas Sarkozy. Le jeu des surnoms ne le concernait pas, mais il a connu un franc succès.
Suscitant rires et applaudissements nourris dans l’assistance. On apprenait ainsi que Nana Akufo-Addo, le président du Ghana, à peine réélu lui aussi, était surnommé «Double Excellence», en référence à son prénom «Nana», qui en langue locale des Ashanti signifie «excellence».
Certes sa réélection, contestée par l’opposition, entache la réputation de ce pays souvent considéré comme un modèle d’alternance démocratique pacifiée. Mais aussi Denis Sassou-Nguesso, sacré « Empereur », en raison de sa longévité au pouvoir et de sa gouvernance.
Sarkozy, vieil ami de Ouattara
L’ancien président français Nicolas Sarkozy avait apporté à Alassane Ouattara, un soutien militaire décisif pour prendre le pouvoir en 2011. Au cœur de la crise postélectorale, il y a un an, Alassane Ouattara et Nicolas Sarkozy se parlaient pratiquement tous les jours.
Reclus à l’hôtel du Golf, à Abidjan, sous la protection des Casques bleus, le dirigeant ivoirien tentait de desserrer le siège des forces loyales au président sortant, Laurent Gbagbo.
Au nom d’une amitié vieille de vingt ans, le chef d’Etat français ne s’est pas contenté de le rassurer : il n’a pas hésité à le «coacher», lui donnant des conseils sur la tactique à adopter pour faire plier son rival.
Et quand cela n’a pas suffi, Sarkozy a ordonné à l’armée française d’intervenir pour permettre aux soldats de Ouattara, le 11 avril, de s’emparer de Gbagbo. «Rien n’aurait été possible sans l’amitié et le soutien personnel de Nicolas Sarkozy», admet un conseiller du président ivoirien.