Les textes en vigueur n’imposent pas d’obligation de tenir le scrutin le 27 décembre. Cependant prévoient qu’un nouveau président doit être investi au plus tard le 30 mars prochain.
En Centrafrique, la tension était à son comble mardi 22 décembre. Les groupes armés alliés ont mené, conjointement, une nouvelle série d’attaques dans différentes zones du pays. Face à cette situation, plusieurs acteurs politiques et d’observateurs du processus électoral s’inquiètent. Ils se questionnent sur la possibilité de tenir des élections crédibles ce dimanche.
Quoi qu’il en soit, c’est à l’Agence nationale des élections (ANE) que revient la responsabilité d’un possible report en cas d’incapacité d’organiser des élections crédibles à la date prévue. C’est-à-dire le dimanche 27 décembre 2020. Au sein de l’ANE, ce mardi 22 décembre, et malgré les nombreuses problèmes rencontrés sur le terrain, on ne semblait pas prête à assumer seule une telle décision.
La balle est dans le camp des autorités : « Chacun voit que l’on fonce dans un mur, mais personne n’ose le dire », se fâche un observateur avisé. Le candidat Martin Ziguélé se dit anxieux : « Les élections devraient être reportées de quelques jours pour avoir une accalmie », confie-t-il.
Les experts croient qu’un report technique de quelques jours n’aurait pas d’incidence majeure sur le respect de l’ordre constitutionnel. Les textes en vigueur n’imposent pas d’obligation de tenir le scrutin le 27 décembre. Cependant prévoient qu’un nouveau président doit être investi au plus tard le 30 mars prochain. Ce qui laisse une petite marge de manœuvre.
L’entêtement du président Touadéra
Si le report devait aller au-delà de cette date, la Constitution prévoit alors l’ouverture de concertations nationales. Et non pas obligatoirement une transition, comme le prétendent certains.
Mais la question est tout aussi politique que technique pour le président Touadéra : « accepter un report serait vécu comme une victoire symbolique pour François Bozizé », estime une source diplomatique.
Notons que le groupe des pays partenaires de la Centrafrique (le G5) se réunit demain jeudi le 24 décembre pour évaluer la situation.