Dans un entretien, le patron de la Minusma soutient que les élections en RCA doivent se tenir ce dimanche 27 décembre. Et ce malgré les agitations de l’ex-président de la République.
Mankeur Ndiaye, le chef de la Minusma, a accordé une interview à Deutsche Welle, la radio internationale allemande, en français. Dans cet entretien, il soutient que les élections en RCA doivent se tenir ce dimanche 27 décembre. Et ce malgré les fauteurs de troubles comme l’ex-président François Bozizé.
« Bozizé ne peut pas, ne veut pas accepter l’invalidation de sa candidature. Tant qu’il n’est pas candidat, il l’a dit, il n’y aura pas d’élection. Et donc dans six mois, il ne sera pas candidat parce que la décision de la Cour est là. Même si vous repoussez de trois mois, six mois, ce sera exactement la même chose, la même stratégie qui sera mise en œuvre. Rien ne changera », déclare-t-il.
Et d’ajouter : « Donc, allons vers les élections. Nous savons qu’il y a de l’insécurité dans certaines parties du territoire. Nous le savons, mais nous sommes dans un pays en conflit depuis des années. Il faut remarquer quand même que les choses se sont améliorées, si vous comparez la situation d’aujourd’hui et la situation d’il y a deux ans. Maintenant, ce sont les fauteurs de troubles comme Bozizé qui veulent complètement saboter le processus électoral parce qu’il n’en fait pas partie, mais qui alimentent cette psychose aussi. Repousser les élections, c’est céder face à eux. Et il ne faut pas céder.»
Le retrait des cartes
Pour la Minusma, l’objectif de ce dimanche est de faire voter le maximum de Centrafricains. C’est vrai, reconnait Mankeur Ndiaye, qu’il y a quatre zones où le retrait des cartes n’a pas encore commencé, pour des raisons liées à la sécurité.
Mais, « nous sommes en train de travailler avec la force pour rassurer les populations de ces zones, pour qu’elles sortent aller retirer leurs cartes d’électeur. Mais aujourd’hui, si nous faisons le total, 87% des centres de distribution des cartes d’électeurs fonctionnent, 87% – ce qui est remarquable. Nous travaillons à ce que les quatre centres qui restent, qui représentent à peu près 11% d’après les experts qui suivent ces questions-là, puissent commencer à fonctionner parce que le retrait des cartes va durer jusqu’au jour du scrutin. Un Centrafricain qui n’a pas pu retirer sa carte aujourd’hui, pourra retirer (…) le jour du scrutin, et aller voter. », rassure le chef de la Minusma.