Toutes les manifestations de l’opposition ont été interdites au Ghana à la suite d’un pic dans les manifestations post-électorales dans la capitale Accra. Les services de police ghanéens ont obtenu une ordonnance de la cour qui interdit toute manifestation en début de semaine.
Une déclaration confirmant l’interdiction des manifestations par le Congrès national démocratique, NDC, a été lue en partie : « L’ordonnance d’interdiction fait suite à une déclaration sous serment déposée par la police à la réception de la notification du président régional du NDC pour le Grand Accra, Kobina Ade Coker… »
The @GhPoliceService has just announced its ban on “further protests in Accra”. How ridiculous! pic.twitter.com/M3C7VeizMd
— NDC Ghana (@OfficialNDCGh) December 23, 2020
Dans la notification, le NDC a déclaré qu’il avait l’intention d’organiser des manifestations quotidiennes entre le dimanche 20 décembre 2020 et le 10 janvier 2021.
« La demande du NDC ne peut évidemment pas être satisfaite par la police compte tenu des opérations de sécurité post-électorales et multiformes en cours pour la période des fêtes de fin d’année et au-delà », ajoute la déclaration de la police.
La raison de la protestation
Le NDC proteste contre ce qu’il qualifie de malversation de la part de la Commission électorale suite au déroulement des élections générales du 7 décembre. Le président Akufo-Addo, le candidat du Nouveau Parti Patriotique (NPP) au pouvoir, a été déclaré vainqueur des élections présidentielles.
Selon la CE, il a battu l’ancien président John Dramani Mahama en recueillant plus de 51% des votes valides exprimés. Le NDC conteste le résultat et Mahama a demandé un audit des sondages en raison de son refus de céder.
Lors du vote parlementaire, les deux partis ont obtenu, selon les résultats officiels, 137 sièges sur les 275 que compte la législature. Un ancien député du NPP a remporté le seul autre siège en tant que candidat indépendant. Dans l’état actuel des choses, il décidera quel parti obtient la majorité à la chambre législative.
L’interdiction de manifester a été largement critiquée comme faisant reculer le Ghana sur le plan du respect et de la protection des libertés individuelles. D’autres ont cependant souligné que l’interdiction était une mesure nécessaire pour maintenir la sécurité.
Pendant ce temps, un groupe de députés de l’opposition qui a défilé pour présenter une pétition à la CE cette semaine a été bloqué et chahuté par la police. L’État a par la suite porté des accusations contre un certain nombre d’entre eux.
Les préparatifs de la prestation de serment du président Akufo-Addo et du nouveau parlement, le 7 janvier, sont toujours en cours. Le NDC a également laissé entendre qu’il déposerait une pétition électorale pour contester la déclaration de la CE. Un certain nombre de pétitions sont attendues dans le cas de certains résultats parlementaires.