Le leader du parti d’opposition demande que la justice oblige la Commission électorale à procéder à une nouvelle élection.
John Mahama, le candidat de l’opposition au Ghana, a déposé hier mercredi une plainte devant la Cour suprême. L’opposant conteste les résultats de l’élection présidentielle gagnée le 7 décembre par Nana Akufo-Addo.
D’après le leader du Congrès National Démocratique (NDC), l’élection aurait été « volée » par le parti du président sortant : le Nouveau Parti Patriotique (NPP). Le leader du parti d’opposition demande que la justice oblige la Commission électorale à procéder à une nouvelle élection. Il qualifie les résultats officiels d’«inconstitutionnels, nuls et non avenus».
Ce qui fait drôle dans l’affaire, pareil recours avait déjà été déposé devant la Cour suprême en 2012. A l’époque, Nana Akufo-Addo avait perdu l’élection présidentielle une première fois contre John Mahama. Le différend avait duré huit mois.
Huit mois de procédures judiciaires jusqu’à ce que la Cour suprême certifie la victoire de John Mahama. Nana Akufo-Addo avait alors publiquement reconnu sa défaite, avant de prendre sa revanche quatre ans plus tard.
Les cadres du NDC divisés
À présent, les avis sont partagés au sein même du NDC. Certains cadre du parti d’opposition jugent qu’il faudrait tourner la page de la présidentielle. Puis se concentrer sur les sièges gagnés au Parlement, au lieu de s’engager dans une nouvelle bataille juridique, qui s’annonce épuisante.
D’après la Commission électorale, Nana Akufo-Addo a remporté l’élection présidentielle. Il est crédité de 51,59% des voix contre 47,36% pour John Dramani Mahama.
Des chiffres vomis par le candidat du NDC:« Les électeurs ghanéens ont voté pour le changement », a-t-il affirmé. À la vérité, à peine un peu plus de 500 000 voix séparent le président sortant de son prédécesseur. John Dramani Mahama a aussi dénoncé une forte présence militaire déployée lors du dépouillement pour « inverser les résultats».
L’ancien chef de l’État accuse en outre la Commission électorale de relations incestueuses avec le parti au pouvoir. La Commission a compté 1,7 million d’électeurs par exemple dans la région disputé d’Ashanti. Alors que les résultats ne font état que de 1,4 million de bulletins.