Selon une ordonnance lue sur les antennes de la télévision nationale, tout détenu qui a déjà passé 20 ans en prison peut être éligible à la grâce présidentielle. Eddy Kapend fait partie de cette catégorie de prisonnier.
Eddy Kapend, l’assassin de l’ancien président Laurent-Désiré Kabila (photo), a été condamné à mort en janvier 2001. Il va bénéficier d’une mesure de grâce présidentielle. C’est ce qui ressort dans l’une des ordonnances lues sur les antennes de la télévision nationale.
Selon cette annonce, tout détenu qui a déjà purgé 20 ans d’emprisonnement peut être éligible à la grâce présidentielle. Eddy Kapend fait partie de cette catégorie même si lui reste quelques jours pour totaliser 20 ans de détention.
L’ancien aide de camp de Laurent-Désiré Kabila avait vu le 30 juin 2020 sa peine être commuée en une peine de servitude pénale à perpétuité. Le vice-ministre de la Justice, Bernard Takahishe Ngumbi, a expliqué qu’Eddy Kapend va quitter la prison. Mais il doit avant sa remise en liberté, signer les arrêtés nécessaires à la suite des ordonnances présidentielles.
« Celui qui avait été condamné et qui a déjà purgé une peine de 20 ans est éligible à la grâce présidentielle. Or, lui [Eddy Kapend ndlr] est dans ce critère-là de gens qui avaient déjà purgé leur peine de 20 ans. Il est donc éligible à cette grâce présidentielle. », explique-t-il.
Cette affaire est loin d’être à son épilogue selon la Cour d’exception militaire. Or une quarantaine de personnes ont été condamnés à mort dont une dizaine sont morts en détention.
Le plaidoyer des ONG
Parmi les vingt-huit rescapés ayant bénéficié de la grâce présidentielle, en plus du colonel Eddy Kapend, figurent Nono Lutula, un ex-conseiller spécial en matière de sécurité. Mais aussi Leta Mangasa, l’ancien patron de l’Agence nationale des renseignements.
Les condamnés avaient toujours clamé leur innocence dans l’assassinat de l’ancien président Laurent-Désiré Kabila. Mais chaque fois leur plaidoyer avait été rejeté.
Pour plusieurs ONG de défense des droits de l’homme, la vérité sur les auteurs de cet assassinat n’est pas encore connue et la justice n’a pas encore été faite. La Voix des sans Voix a par exemple toujours réclamé la réouverture de ce procès.
« On doit absolument rouvrir ce procès pour que les vrais auteurs de cet assassinat d’un président de la République en plein exercice de ses fonctions répondent effectivement de leurs actes.», affirme Rostin Manketa, directeur exécutif de la Voix des Sans Voix.