Priorité sera accordée à la poursuite des chantiers infrastructurels en cours et le développement des zones agricoles à forte productivité.
Pour l’exercice 2021, le budget de la République-gabonaise, dont la population est de 2,1 millions d’habitants d’après les données de la Banque mondiale de 2018, s’élève en recettes et en dépenses à la somme de 2681,5 milliards de Fcfa.
Adopté par le parlement après son approbation en conseil de ministres, il va permettre la poursuite de certains projets en cours. Il s’agit notamment de la route transgabonaise Libreville-France-ville, projet pour lequel l’Etat gabonais a préféré l’option partenariat public-privé (PPP) avec la multinationale Arise et le fonds français Meridiam.
La zone économique spéciale (ZES) de Nkok, ou encore les zones agricoles à forte productivité (ZAP) et bien d’autres, suscitent également l’intérêt des autorités gabonaises. Pourtant, la part du budget réservée aux dépenses d’investissement est de 483 milliards de Fcfa selon “Jeune Afrique”. Un montant – jugé faible par l’économiste Mays Mouissi cité par la même source.
« Les dépenses d’investissement sont tellement faibles qu’il sera difficile pour un Etat comme le Gabon, où la puissance publique est moteur, de tenir ses promesses », souligne Mays Mouissi.
Cette crainte s’appuie sur le fait que le budget d’investissement s’était contracté de 26% au cours de l’exercice 2020 pour s’établir finalement à 380 milliards de Fcfa. Un avis pas du tout partagé par l’agence Ecofin.
Selon elle, le pays du président Ali Bongô Ondimba fait la part belle aux investissements dans sa loi de Finances 2021 afin de relever son économie meurtrie. Pour ce faire, « les dépenses d’investissements augmenteront de 27%, avec une croissance de 104% pour les ressources propres de l’Etat, destinées au financement des projets », indique la même source.
L’Etat gabonais semble avoir misé sur les partenariats public-privé (PPP) pour développer ses projets d’infrastructures. Cependant, d’aucuns estiment que la diversification de l’économie chère au président de la République, passe nécessairement par un soutien accru de l’Etat au secteur privé comme l’a relevé Jean-Louis Nkoulou Nkoulou, professeur d’économie à l’Université Omar Bongo cité par « Jeune Afrique ».
Car, bon nbm-bre d’entreprises gabonaises en particulier celles de petites et moyennes tailles (PME) se disent fragilisées par des délais de paiement non respectés, la marginalisation dans l’attribution des marchés, les difficultés d’accès aux financements, et une fiscalité asphyxiante pour ne citer que ces griefs là.
Du côté du gouvernement, on indique que l’Etat a pour ambition, l’essor d’un secteur privé plus fort. Raison pour laquelle, il cherche à réduire le coût de la fonction publique. D’autre part, il est prévu la création d’un guichet unique et numérique pour faciliter la création des entreprises. Ceci grâce au Code des investissements en préparation.
Entretemps, pour poursuivre le financement de ses projets surtout en cette période de crise sanitaire et économique, l’Etat gabonais entend procéder à un meilleur recouvrement des taxes et impôts, une optimisation des dépenses de fonctionnement, et la révision de certaines dépenses d’investissements comme l’avait annoncé Jessye Ella, porte-parole de la Présidence de la République au mois de juillet 2020.
Le Financier d’Afrique