L’ancien chef d’un groupe rebelle en République démocratique du Congo a été arrêté pour « complicité de crimes contre l’humanité », ont déclaré lundi les procureurs français chargés de la lutte antiterroriste.
Roger Lumbala est un ancien législateur de l’opposition qui a dirigé le parti RCD-N, un groupe armé soupçonné par les enquêteurs de l’ONU d’avoir commis des exécutions extrajudiciaires, des viols et du cannibalisme pendant la guerre civile du pays de 1998 à 2002.
Lumbala, 62 ans, est devenu ministre dans le gouvernement de transition de son pays entre 2004 et 2005. Il a été arrêté la semaine dernière à la suite d’une enquête policière lancée en décembre 2016.
Il rejette les allégations.
La justice française a le droit d’arrêter et de poursuivre les suspects dans les affaires de crimes contre l’humanité commis à l’étranger.
Après l’échec de sa candidature à la présidence lors des élections de 2006, M. Lumbala a vu son mandat de législateur invalidé en janvier 2013 pour absence répétée, car il aurait passé beaucoup de temps en Ouganda et au Rwanda.
Les autorités de la République démocratique du Congo l’ont accusé de « haute trahison » et de complicité avec les rebelles du M23, qui ont été défaits en novembre 2013 après une offensive du gouvernement et des forces de l’ONU.
Mais il a été autorisé à rentrer chez lui en 2017 après un accord visant à mettre fin à une crise politique dans ce vaste pays africain, l’une des rares personnalités accusées dont la liberté ou le retour d’exil a été accepté.