Honorer les vies perdues dans des violences tragiques.
Trois jours de deuil en République du Niger, comme l’a annoncé lundi le ministre de l’Intérieur Mohamed Bazoum. En plus du renforcement de la sécurité dans la zone frontalière avec le Mali.
Cela intervient deux jours après l’attaque djihadiste la plus meurtrière qui ait été signalée dans la nation du Sahel et qui a vu le meurtre d’une centaine de civils dans deux villages de la partie occidentale du pays.
Le Premier ministre nigérien a fait part de la situation actuelle.
« Il y a déjà des mesures de précaution qui ont été annoncées pour que les populations de ces villages puissent être protégées dans les meilleures conditions possibles. Nous avons constaté que le village de Zaroumadareye est déjà parti, les gens ont quitté leur village. Ici aussi, à Tchoma Bangou, une grande partie de la population s’est déplacée ».
Le ministre a également annoncé la tenue de forums pour apaiser les tensions entre les communautés et le don de nourriture aux populations touchées.
Aucune revendication officielle n’a été faite après l’attaque, qui s’est produite entre les deux tours de l’élection présidentielle et a été qualifiée de plus lourd bilan d’une attaque contre les civils attribuée aux djihadistes par l’organisation non gouvernementale The Armed Conflict Location & Event Data Project NGO (ACLED) qui enregistre la violence dans la région.
L’insurrection djihadiste dans la région du Sahel
L’attaque a eu lieu dans la zone connue sous le nom de « trois frontières » – une zone qui voit les frontières du Niger, du Mali et du Burkina Faso, les principaux pays touchés par les groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’Organisation de l’État islamique.
Avec la pose de mines artisanales, ces attaques éclair à moto sont le mode opératoire privilégié des djihadistes dans cette région qui est devenue depuis plusieurs années l’un des épicentres de la violence au Sahel.
2019-début 2020, la présence militaire est considérée comme faible malgré les nombreux efforts entrepris l’année dernière par les armées nationales aidées par certains partenaires internationaux.
Des milliers de civils ont été tués et près de 3 millions ont dû fuir leurs foyers. Les groupes dits d’autodéfense sont responsables de plusieurs massacres de civils, comme à Ogossagou, dans le centre du Mali, en mars 2019 (plus de 160 morts).
La violence djihadiste s’est ajoutée aux tensions communautaires, notamment « depuis plusieurs années » à la frontière entre le Mali et le Niger, théâtre de « rivalités entre communautés pour le contrôle de l’espace », selon l’International Crisis Group (ICG).
Dans la même bande frontalière entre le Mali et le Niger, sept soldats nigériens ont été tués le 21 décembre, six jours avant le premier tour de l’élection présidentielle.