Selon Abdoul Aziz Thioye, le directeur du bureau des Nations unies aux droits de l’Homme en RDC, d’autres États doivent agir comme la France contre les criminels de guerre.
Roger Lumbala, l’ancien chef de guerre congolais a été arrêté le 29 décembre à Paris. Puis mis en examen pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de crimes contre l’humanité ». Ainsi que « complicité de crimes contre l’humanité.»
Cette arrestation est accueillie favorablement par le bureau des Nations unies aux droits de l’Homme en RDC et par la société civile. Selon Abdoul Aziz Thioye, le directeur du bureau des Nations unies aux droits de l’Homme en RDC, cette nouvelle est un signe que la fin de l’impunité est proche dans le pays.
« Une procédure judiciaire à l’encontre de Roger Lumbala est un signe très encourageant, dans la bonne direction, celle de la lutte contre l’impunité et les crimes graves commis en RDC, notamment à l’Est. Mais je pense qu’il faut le souligner, il est extrêmement important que justice puisse se faire. », salue-t-il au micro de RFI.
Un message envoyé aux terroristes
Abdoul Aziz Thioye estime que d’autres États doivent agir comme la France contre les criminels de guerre :« Il ne saurait exister aujourd’hui de sanctuaire pour les criminels de guerre. L’action qui a été menée par les Français a été initiée en vertu de la compétence universelle dont les juridictions françaises se sont saisies. Il y a d’autres pays qui ont le même type de compétence en ce qui concerne les crimes des catégories des crimes internationaux qui devraient pouvoir faire la même chose, à chaque fois qu’un auteur présumé cité dans le rapport pourrait se retrouver sur son territoire.»
Pour le directeur du bureau des Nations unies aux droits de l’Homme en RDC, c’est aussi un message envoyé aux terroristes:« Je pense que c’est un signe très encourageant, un signal qui est envoyé à tous les chefs des groupes armés encore très actifs, qui sèment la mort et la désolation contre les populations innocentes, mais aussi (à) certains officiers des FARDC… pour leur faire comprendre en réalité que la justice tôt ou tard pourra les rattraper.»
C’est en suivant les conclusions du rapport Mapping, un document recensant les crimes commis en RDC entre 1993 et 2003, que Roger Lumbala a été arrêté par la justice française. Roger Lumbala y est cité comme dirigeant du RDC-N, groupe ayant des atrocités en Ituri entre juillet 2002 et janvier 2003.