Le Niger tente son premier transfert pacifique de pouvoir depuis son indépendance en 1960.
L’élection présidentielle se tiendra au second tour en février, après que le candidat du parti au pouvoir, Mohamed Bazoum, n’ait pas obtenu suffisamment de voix au premier tour contre l’ancien président Mahamane Ousmane.
Mais alors qu’ils se préparent au second tour, le président Mahamadou Issoufou fait le bilan de ses dix années à la tête des affaires.
Issoufou se dit satisfait pour de nombreuses raisons, la première étant, selon lui, l’enracinement des valeurs et des institutions démocratiques dans le pays.
Le leader nigérien se vante également d’avoir formé de nouvelles alliances pour le pays.
« Si nous voulons gagner, nous devons créer toutes les conditions pour la victoire. Ces conditions ne sont pas seulement le renforcement de nos propres capacités, mais la recherche d’alliances. Dans toutes les guerres, il y a eu des alliances. Lors de la Première Guerre mondiale, il y a eu des alliances, lors de la Seconde Guerre mondiale, il y a eu des alliances. Alors, pourquoi devrions-nous nous priver d’avoir des alliés ? » a-t-il expliqué.
Le Président Issoufou a cependant exprimé une certaine frustration. Il a déploré la crise de sécurité qui a frappé son administration. Dimanche, une centaine de personnes ont été tuées par des militants présumés qui ont attaqué deux villages dans la région occidentale.
« La sécurité est un bien public mondial. Ce qui se passe au Sahel concerne le reste du monde, en particulier l’Europe. Je pense que la France l’a compris, et c’est pourquoi elle est intervenue à nos côtés. Quelqu’un a dit, au début du XXe siècle, je ne vais pas dire son nom, il a dit : « Celui qui a l’Afrique a l’Europe ». Si le terrorisme parvient à prendre pied en Afrique, il prendra pied en Europe, l’Europe sera menacée ».
Issoufou, élu à la présidence en 2011, a effectué deux mandats de cinq ans.
Le second tour de scrutin est prévu pour le 21 février, après quoi un nouveau président élu émergera et le président Issoufou remettra le pouvoir lors d’une cérémonie à Niamey.