L’opération de révision des listes électorales va s’étale jusqu’au 16 février. La Fédération de l’opposition congolaise dénonce un stratagème dont le but est de bloquer l’alternance.
Au Congo-Brazzaville, les préparatifs pour l’élection présidentielle de mars 2021 s’intensifient. Après la nomination polémique des nouveaux membres de la Commission électorale, le gouvernement a annoncé le début, ce jeudi 7 janvier 2021, de la révision spéciale des listes électorales.
D’après l’arrêté du ministère de l’Intérieur, qui appelle à cette révision extraordinaire des listes électorales, l’opération va s’étale sur l’ensemble du territoire national jusqu’au 16 février. Une date que n’apprécie pas du goût de Clément Miérassa, le coordonnateur par intérim de la Fédération de l’opposition congolaise. Il dénonce une manipulation dont le but est de bloquer l’alternance.
« Je regrette que le gouvernement ait choisi de faire la fuite en avant. Ils (les gouvernants) savent que cette opération ne permettra ni d’avoir un bon fichier électoral ni des listes électorales fiables ni un corps électoral maîtrisé. Je regrette que le gouvernement ait choisi cette voie pour conserver son pouvoir ; donc pour une élection non libre, non démocratique, non transparente et non apaisée. Il y a un manque de volonté politique du régime actuel d’organiser une élection libre et transparente. Ce qu’ils veulent c’est conserver le pouvoir », condamne M. Miérassa au micro de RFI.
La réaction gouvernementale
« Clément Mirassa n’est pas dans la vision de la concertation de Madingou tenue fin novembre », réplique une source gouvernementale qui ajoute : « La révision des listes a été actée à cette rencontre politique Madingou. Il s’agit d’une opération fondée et surtout acceptée par tous les acteurs politiques.»
Le Président de la République, Denis Sassou Nguesso a délivré un message sur l’état de la Nation mercredi 23 décembre au Palais des Congrès. Dans son allocution, le chef de l’Etat a souhaité des élections « dans la transparence et dans la paix » d’ici au 21 mars prochain.
M. Sassou Nguesso, 77 ans dont 36 ans passés à la tête du pays, n’a fait aucune allusion à sa propre candidature. Il a été investi candidat, il y a tout juste un an, par le congrès de sa formation politique, le Parti congolais du Travail (PCT). Il a en outre été désigné tout récemment par les 17 formations de sa majorité.
« Nos difficultés de l’heure ne peuvent pas nous emmener à emprunter des chemins hasardeux et dangereux de l’anti-constitutionnalité », a-t-il insisté.