Pour exprimer leur mécontentement, ils sont entrés de force dans le bureau du président de l’instance des martyrs et blessés. Ils promettent n’en ressortir qu’une fois la liste diffusée.
Dix ans après la chute du président tunisien Ben Ali, la liste des personnes tuées et blessées lors de la révolution de jasmin, en janvier 2011, n’a toujours pas été publiée au Journal officiel. Un groupe de blessés et familles de victimes, jugent ce retard douloureux.
Pour exprimer leur mécontentement, ils sont entrés de force dans le bureau du président de l’instance des martyrs et blessés. Ils promettent n’en ressortir qu’une fois la liste diffusée. Ce qui permettrait une reconnaissance pour ces blessés et familles de personnes assassinées.
Omar Idoudi a été blessé le 13 janvier 2011. Il vit aujourd’hui avec des broches dans le bras qui entrainent fréquemment des complications : « Je vais à l’hôpital, je paie avec mes sous. Comme tous les blessés de la révolution, le gouvernement il s’en fout de nous. Combien y a-t-il de blessés de la révolution ? Normalement, la vérité, 3600. Mais ils ont changé, ils ont 600 confirmés. », raconte-t-il.
Une affaire politique
Selon Wael Karrafi, qui a perdu une jambe suite à des tirs policiers à Kasserine, cette publication est indispensable :«Publier cette liste permettrait déjà de reconnaitre que la révolution a bien eu lieu. Et ça permettrait à la justice de faire son travail contre les responsables. Même s’ils sont devenus aujourd’hui des responsables officiels.»
Obligé de quitter son bureau où des matelas sont installés, Abderrazak Kilani dit comprendre la demande qu’il qualifie de légitime. Cependant le président de l’instance des martyrs et blessés de la révolution, nommé par le chef du gouvernement, ne dispose des moyens pour faire publier cette liste.
«Il faut que la décision soit prise dans ce sens. C’est une affaire politique. Moi je ne fais pas de politique, je suis là en mission noble pour continuer l’œuvre de la justice transitionnelle. », confie M. Kilani.