Le mandat de David Maraga en tant que juge en chef du Kenya a pris fin lundi. Il aura 70 ans le 12 janvier.
Maraga a été à la tête du système judiciaire de la nation d’Afrique de l’Est pendant quatre ans.
Il a remplacé le Dr Willy Mutunga, qui a démissionné en juin 2016.
Une procédure spéciale a été organisée à la Cour suprême de Nairobi en l’honneur de Maraga.
Il a ensuite remis les instruments du pouvoir, dont une copie originale de la constitution et le drapeau institutionnel, à la présidente de la Cour suprême par intérim, Philomena Mwilu.
« La stabilité politique dans cette nation ne peut être garantie que si l’État de droit règne. Sans l’État de droit, personne ne sera en sécurité dans ce pays. Dites non à l’impunité et maintenez l’État de droit », a déclaré M. Maraga dans son discours d’adieu.
Lors de la cérémonie, il a été déshabillé pour symboliser la fin de son mandat.
Mwilu lutte contre les accusations de corruption. Elle a été arrêtée en août 2018 par des fonctionnaires de l’agence kenyane de lutte contre la corruption d’une manière considérée comme irrespectueuse par la fraternité juridique du pays.
Ses partisans ont déclaré que les accusations sont une invention politique destinée à la punir pour avoir soutenu l’annulation de l’élection présidentielle de 2017.
Frictions avec l’exécutif
Le mandat de M. Maraga a été marqué par l’annulation de l’élection présidentielle kenyane de 2017.
C’était la première élection présidentielle à être annulée dans l’histoire du Kenya et en Afrique.
Dans son arrêt, la Cour suprême a donné raison au requérant – le vétéran de l’opposition Rail Odinga – qui affirmait que l’élection avait été manipulée en faveur du président Uhuru Kenyatta.
« Une déclaration est par la présente émise selon laquelle l’élection présidentielle du 8 août n’a pas été menée conformément à la constitution et au droit applicable, rendant les résultats invalides, nuls et non avenus », peut-on lire en partie dans l’arrêt Maraga.
Ce verdict l’a mis sur une voie difficile avec Kenyatta, dont il a annulé la victoire.
Le président a critiqué le système judiciaire comme étant plein d' »hypocrites » et a accusé Maraga de « subvertir la volonté des Kenyans ».
En 2019, Maraga a reproché au gouvernement de « maltraiter et de manquer de respect » envers le système judiciaire après que l’exécutif ait ordonné des coupes dans le budget de la justice.
Il a été le deuxième président de la Cour suprême du Kenya en vertu de la nouvelle constitution du pays.
Maraga quitte ses fonctions après avoir servi le pouvoir judiciaire pendant 18 ans.