Théodore Holo, l’ancien président de la Cour constitutionnelle béninois se prononce sur l’instauration du parrainage comme condition pour être candidat à la présidentielle.
C’est à partir de ce mardi 12 janvier que la Commission électorale nationale Autonome (CENA) débute la distribution des formulaires de parrainage aux élus. Ceux-ci seront remis au candidat à la présidentielle de leur choix. Au total, il faudra en présenter seize dans son dossier pour espérer briguer la magistrature suprême, le 11 avril prochain. Une mesure mise en place par le nouveau code électoral.
La mesure qui suscite tous les maux
Les 83 députés et 70 des 77 maires sont tous issus des deux partis politiques de la majorité représentée à l’Assemblée nationale. C’est ce que déplore, dans à la DW ce mardi, Théodore Holo, qui a été plusieurs fois ministre, après avoir présidé la Haute Cour de justice du Bénin pendant quatre ans.
« Le Bénin a l’habitude d’avoir des élections inclusives, où l’opposition et a mouvance présidentielle sont représentées, ce qui fait qu’on évitait les violences ou les manifestations intempestives », déclare-t-il.
« C’est cette tradition qui est rompue par l’instauration du parrainage dans ces conditions », regrette Théodore Holo. L’enregistrement des candidats devrait débuter le 4 février prochain sur place. La campagne pour le premier tour est prévue du 26 mars au 9 avril prochain. En cas de deuxième tour, celui-ci aurait lieu le 9 mai.
Prestation de serment maintenue en mai
Jeudi 07 janvier, la Cour constitutionnelle du Bénin s’est déclarée incompétente pour statuer sur la courte prolongation du mandat du président Patrice Talon. Un recours avait été formulé par un citoyen béninois contre la prorogation du mandat du président Patrice Talon.
« Après examen, la Cour constitutionnelle s’est déclarée incompétente pour contrôler la volonté du constituant », a-t-elle indiqué. Le requérant en question estimait que, comme la fin du mandat du président Patrice Talon est fixée au 5 avril 2021 à minuit, la passation de pouvoir avec son successeur devrait impérativement intervenir le lendemain, conformément aux dispositions de la Constitution de 1990 sur laquelle le chef de l’Etat a prêté serment.
Mais la Constitution de 1990 révisée en novembre 2019 stipule que le président de la République devrait désormais prêter serment le 23 mai, au lieu du 6 avril, comme il était de coutume dans le pays, avant la révision. Cette mesure s’appliquera à celui qui sera élu à l’issue de la présidentielle du 11 avril 2021, soit une prorogation actée dans la foulée des réformes politiques et institutionnelles de 2019.