Lundi, plusieurs collectifs ont organisé des manifestations pour dénoncer l’impunité qui règne dans le pays.
Au Soudan, une femme a été violée par une vingtaine d’hommes qui la menaçaient à l’arme blanche. Le drame s’est déroulé lors de la nuit du nouvel an, sur la route qui borde le Nil à Khartoum. Pour le moment, aucune poursuite n’a été engagée pour retrouver les auteurs du viol.
Lundi, plusieurs collectifs ont organisé des manifestations pour dénoncer l’impunité qui règne dans le pays. Rayan Mohammed Salih est membre du collectif Soudanese Women Revolution. Elle tient entre les mains une pancarte où il est écrit : « Un silence n’est pas un consentement. »
« Ces dernières semaines, une femme du Darfour qui s’appelle Muwada a été tuée par son mari qui lui a tiré dessus alors qu’elle était enceinte. À Gedarif, une enfant a été violée puis tuée. Et j’en passe. Les violences contre les femmes sont devenues une habitude dans notre société. Pourquoi je ne pourrais pas avoir une loi qui me protège face à ces crimes, qui me donnerait le courage de venir porter plainte et de faire valoir mes droits ? Pourquoi moi, je me fais violer et harceler, alors que le criminel lui, court toujours ? », déplore-t-elle au micro de RFI.
L’omerta
La militante remet une lettre de réclamation à une représentante du ministère de la Justice. Dans cette lettre, elle exige que le viol soit reconnu comme un crime à part entière.
Selon Rayan, la plupart des victimes au Soudan n’en parlent pas et ne se signalent pas parce que le viol est vu comme un déshonneur par les familles : « La police et l’État n’ont fait aucune déclaration sur le crime du Nouvel An. Depuis le drame, nous ne savons rien de cette fille, elle n’a pas déposé de plainte car elle a eu peur du regard de la société, de ne plus y avoir sa place. Les filles ont peur d’aller déposer plainte. Et si elles le font, la première question qu’on leur pose c’est « tu étais habillée comment ? », ce n’est pas une justification ! »