L’éminent leader de l’opposition ougandaise Robert Kyagulanyi, plus connu sous le nom de Bobi Wine, a voté dans un climat politique tendu lors des élections présidentielles et parlementaires à Magere, Udanga, jeudi matin.
Bobi Wine est la pop star de 38 ans devenue politicienne, qui se présente aux côtés de 10 autres candidats. Il est le principal challenger du président Yoweri Museveni, 76 ans, qui se présente pour un sixième mandat.
Ce dernier dirige la nation d’Afrique de l’Est depuis 1986. Bobi Wine a été arrêté à plusieurs reprises depuis 2018. Il a dit avoir été parfois torturé et a accusé le régime de réprimer sa campagne avant le jour du vote.
Il s’est mis à porter un gilet pare-balles et un casque de combat pendant sa campagne, où ses rassemblements se terminaient souvent par des attaques au gaz lacrymogène et des tirs à balles réelles.
Bobi Wine est devenu une force avec laquelle il faut compter dans la politique locale, en particulier parmi les partisans de son parti, le National Unity Platform (NUP).
Il y a dix ans, c’était un chanteur de reggae qui portait des dreadlocks et était très apprécié de ses fans.
Bataille pour la justice
Ce politicien devenu pop star a grandi dans les plus grands bidonvilles de la capitale ougandaise, Kampala. Ici, des milliers de personnes luttent pour s’en sortir et se sentent négligées par le gouvernement du président Museveni, âgé de 76 ans.
Wine, vit maintenant dans un meilleur quartier, mais il se considère toujours comme le « président du ghetto ». C’est un surnom qu’il a gagné en condamnant l’injustice sociale et économique dans le pays.
Ses origines modestes et sa jeunesse sont la clé de sa popularité dans un pays où 40 % des électeurs ont moins de 30 ans. Ils n’ont connu aucun président à part Museveni.
En tant que législateur, M. Wine s’est notamment battu contre une taxe sur les médias sociaux, largement considérée comme injuste et limitant la liberté d’expression.