Selon Ndjamena, depuis le retrait de son contingent en 2014 de la Misca, le Tchad n’a plus interféré dans la crise centrafricaine.
Les autorités tchadiennes sont mécontentes de leur voisin centrafricain. Dans un communiqué publié jeudi 14 janvier, le ministère de la Communication explique que « suite aux affrontements du 13 janvier, les autorités centrafricaines ont diffusé à la télévision et sur leurs sites web officiels des informations alléguant la présence de combattants tchadiens parmi les assaillants, laissant penser à l’implication du Tchad dans les troubles sécuritaires en Centrafrique ».
Des charges que conteste officiellement Cherif Mahamat Zene, porte-parole du gouvernement tchadien. Joint par RFI, il déclare que «chaque fois qu’il y a des troubles sécuritaires en République centrafricaine, les acteurs centrafricains ont tendance à accuser le Tchad. C’est systématique… Le Tchad réaffirme que, depuis le retrait de son contingent en 2014 de la Misca, Mission internationale de soutien à la Centrafrique, le Tchad n’a jamais interféré, ni de près, ni de loin, dans la crise centrafricaine ».
« Bien sûr ! Des Tchadiens sont recrutés par toutes les parties prenantes centrafricaines et nous sommes surpris qu’on les présente comme des Tchadiens missionnés par le Tchad et cela est inadmissible pour le Tchad ! Nous avions œuvré aux côtés de la communauté internationale, pour que la paix et la réconciliation se concrétisent en République centrafricaine. », ajoute Cherif Mahamat Zene.
Les médias centrafricains
En décembre 2020, plusieurs médias centrafricains ont accusé le Tchad d’avoir dépêché un contingent de militaires pour soutenir les groupes armés opposés au régime de Bangui : « Nous sommes très inquiets car la vie des Tchadiens en République centrafricaine pourrait être menacée. En tant qu’acteur politique, tout ce que nous voulons c’est que l’ONU et les autres organisations internationales qui militent pour la paix puissent faire en sorte que ce pays voisin qui a été longtemps instable puisse retrouver la paix et la quiétude », soutenait au micro de Deutsche Welle, François Djekombé. C’est le Président du parti Union sacrée pour la République (USPR), un parti d’opposition.
« Au-delà de la guerre entre le camp Bozizé et le camp Touadéra, ce sont les intérêts des grandes puissances qui se jouent. Il s’agit de la France et de la Russie. », ajoutait-il.