La Cour a jusqu’à mardi 19 janvier pour valider au non les résultats de la présidentielle.
Une dizaine de candidats de l’opposition à la présidentielle centrafricaine ont déposé des recours réclamant l’annulation de l’élection. Vendredi 15 janvier 2021, ils ont présenté leurs arguments devant la Cour constitutionnelle.
« C’est une vaste mascarade qui ne nous honore pas », a lâché maître Arlette Sombo Dibele aux huit juges de la Cour constitutionnelle. L’avocate défend les intérêts d’une coalition de dix candidats qui soutiennent que les résultats rendus publics par l’Autorité nationale des élections (ANE) sont émaillés de nombreuses irrégularités.
Mais surtout pour maître Sombo Dibele, ces élections ne sont pas l’expression de la démocratie. D’autant qu’une grande majorité des électeurs n’ont pas pu voter à cause de l’insécurité : « Nous ne votons pas pour le président de Bangui. Comment voulez-vous que lorsqu’il y a plus de la moitié, les deux tiers de l’électorat qui ne se sont pas présentés, on puisse réclamer la légitimité d’une personne élue.»
Les avocats du président Faustin-Archange Touadéra s’offusquent:« Quand on parle de fraude, il faut des preuves. Quant à la représentativité du résultat, l’opposition se trompe », indique maître Jean-Paul Moussa Veketo.
« Toute la population n’a pas voté, oui, parce qu’une frange de la population a été empêchée. Mais cela ne remet pas en cause la validité du vote pour ceux qui ont pu voter effectivement. C’est ça le principe démocratique. », ajoute-t-il.
Le verdict de la cour attendu
Les juges de la Cour constitutionnelle ont compris : « Vous avec tous parlé de paix », a fait constater la présidente, avant de se demander : « mais comment l’annulation de ce scrutin peut-il garantir la paix ? » La Cour a jusqu’à mardi 19 janvier pour valider au non ces résultats.
L’ANE a annoncé l’élection de Faustin-Archange Touadéra dès le premier tour. Le président sortant récolte plus de 53% des suffrages exprimés. Des résultats qui ne portent que sur la moitié de l’électorat.
« Nous avons comptabilisé les bulletins dans 2560 bureaux où le vote a pu effectivement avoir lieu, sur un total de 5448. Dans les autres, le vote n’a pas pu avoir lieu ou bien les bulletins ont été détruits », a expliqué Théophile Momokoama, rapporteur général de l’ANE.