L’analyse de la chambre de la jeune femme laisse à penser qu’elle a quitté les lieux en emportant ses effets personnels.
L’étudiante sénégalaise Diary Sow a disparu d’une façon inexplicable début janvier à Paris, provoquant beaucoup d’émotions au Sénégal. Selon le magazine Jeune Afrique, la dernière personne à avoir vue cette jeune femme de 20 ans est une amie. Comme elle, a recouru à un covoiturage entre Toulouse et Paris le 2 janvier. Le badge de la résidence universitaire de la Sénégalaise renseigne un dernier passage deux jours plus tard, le lundi 4 janvier.
Trois jours plus tard, une enquête pour « disparition inquiétante » est ouverte auprès de la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRPD). Fait saisissant : l’analyse de la chambre de la jeune femme laisse à penser qu’elle a quitté les lieux en emportant ses vêtements et effets personnels.
Une découverte qui conforte l’hypothèse d’une fugue, bien que refusée par certains de ses proches : « Fuguer et mettre en péril ses études, après tous ses efforts pour se hisser au sommet ? Ce serait un renoncement. Cela ne lui ressemble pas », conteste Papa Djibril Diop. C’est le proviseur du collège Keur Madior de Mbour, où elle a été scolarisée.
Sa famille refuse également de croire à une fugue volontaire. Dans la maison familiale du village de Malicounda, où Diary Sow a grandi, personne ne veut imaginer une disparition volontaire : « C’est impossible. Ce n’est pas notre Diary ! », défendent ses frères, sa tante, ses voisins, ses amis.
La vérité se trouve peut-être dans le roman que Diary Sow a publié en août 2020 aux éditions L’Harmattan : Sous le Visage d’un Ange. Un ouvrage de 317 pages où le mot « désir » revient à 58 reprises.
Son premier roman
Ce premier roman raconte l’histoire d’Allyn, une jeune femme peule d’une beauté étourdissante, amoureuse des livres. Allyn disparaît, par deux fois. Une première fugue, planifiée de longue date, pour échapper à sa famille et à son crime. Ensuite une seconde fois avec le fils de la matrone qui l’a employée comme domestique.
« Vous savez que la réalité et la fiction sont deux choses différentes, même si le roman porte toujours une part de son auteur », se fâche Papa Djibril Diop quand l’hypothèse de la fugue est
Dans une interview de l’émission « Belles Lignes », on découvre une jeune femme sûre d’elle. Ne laissant pas un mot au hasard : « Je n’ose pas dire que ce roman n’est pas autobiographique », dit la jeune femme.
« Dans cette interview, Diary fait une remarque qui m’interpelle : elle indique qu’elle ne veut pas se spécialiser », précise, le ministre Serigne Mbaye Thiam. Préciser que lui et la jeune femme sont proches serait peu dire : en avril 2020, peu avant sa mort, le père de Diary, pâtissier de profession, lui avait confié sa fille et l’avait prié de la prendre sous son aile. « Elle connaît ma famille, je connais la sienne, nous sommes très proches : je l’ai poussée pour qu’elle aille en prépa à Paris », confie-t-il.
Sur sa page Facebook, quelques mois avant sa disparition, Diary Sow avait partagé le cliché d’une dédicace de son roman à l’une de ses amies : « Ce roman nous montre que le masque est souvent plus beau que le réel », lit-on.