La police a été déployée en grand nombre dans des dizaines de localités du pays.
Pour la quatrième nuit d’affilée, des affrontements ont éclaté dans plusieurs régions de la Tunisie. Illustration avec ces groupes de jeunes, de 15 à 25 ans, qui ont brulé des pneus et des poubelles. Conséquence : plus de 600 personnes ont été arrêtées, selon des chiffres avancés par le ministère tunisien de l’Intérieur.
Dans le quartier d’Ettadhamen, non loin de Tunis, des jeunes jetaient dimanche soir des pierres contre les forces de sécurité. Ceux-ci ripostaient par des tirs de gaz lacrymogènes. Des pillages ont aussi été signalés dans certaines zones, puisque ces affrontements ne se limitent pas à la capitale.
La police a été déployée en quantité dans des dizaines de localités du pays et des renforts de l’armée ont été envoyés dans quatre régions. Notamment à Bizerte, Sousse, Kasserine et Siliane. Il est question de protéger les sites publics, selon les autorités tunisiennes.
Ces heurts, qui interviennent au lendemain du 10e anniversaire de la chute du président Ben Ali, se déroulent dans des zones désocialisées. Des zones surtout frappées par une crise économique aggravée par la situation sanitaire. Ni la présidence tunisienne ni le gouvernement n’ont pour l’instant réagi officiellement.
Des dégâts
Ces affrontements ont commencé samedi 17 janvier, notamment dans la capitale et à Sousse. Défiant le couvre-feu en vigueur pour lutter contre le coronavirus, des dizaines de jeunes sont sortis dans la rue, cassant des façades de commerces, des voitures, commettant des actes de pillage et lançant des pierres contre la police.
La grogne populaire accentue la pression sur le Premier ministre Hicham Mechichi. Le chef du gouvernement a annoncé samedi un remaniement gouvernemental incluant de nouveaux ministres de l’Intérieur, de la Justice et de l’Énergie.
Les heurts les plus importants se sont produits aux abords de Sousse. Là-bas, la police a tiré des grenades lacrymogènes pour tenter de disperser des centaines de jeunes manifestants qui bloquaient des routes.