En entrant dans son Bureau ovale ce 20 janvier, le 46ème président des Etats-Unis n’a en réalité aucune seconde de répit.
Son devancier a mené une politique en totale rupture avec les convictions démocrates, fracturant au passage le consensus entre les deux grandes familles politiques américaines, pour céder la place à une horde extrémiste.
Donald Trump a changé la face de l’Amérique moderne de la plus pire des manières. Au début, il avait des intentions louables de vouloir reconstruire une Amérique à nouveau prospère. « America great again ! ».
C’était dans l’ordre du temps face à la Chine qui ne cesse jour après jour, d’étonner la planète par ses prouesses scientifiques, technologiques et commerciales. En mettant son pays, son seul pays, au centre de toutes ses batailles sur la place mondiale, il est évident qu’à la fin, l’effet boomerang s’est joué au sein de sa propre Nation.
Une classe extrémiste, née de sa politique isolationniste, a surfé sur ce discours en interne pour s’attaquer à certaines minorités qui selon elle, seraient la cause de tous les malheurs du pays. Ajouté à cela Donald Trump a toujours donné une sinistre impression d’être le parrain sinon le protecteur de ces extrémistes, l’Extrême-droite.
L’assassinat du noir Américain Georges Floyd, de la plus cruelle des manières par un policier blanc a mis le feu aux poudres, et l’Amérique a flambé le dernier trimestre de l’année dernière, sous la houlette des « Black lives matter », où on a vu Blancs et Noirs sous la même bannière pour la lutte des droits humains.
C’était un signal profond que la politique de Donald Trump s’était retournée contre son pays. Lui qui traitait sans vergogne les pays africains, de « Sheetholes countries », entendez les pays de merde, donc indignes d’intérêt, n’a pas mesuré toute la singularité de son pays.
En effet, la première puissance mondiale est un « melting pot », un centre d’incubation de l’humanité où on trouve toutes les composantes sociologiques du monde. Diriger les Etats-Unis, c’est avoir un regard global sur le monde. On ne gouverne pas les Etats-Unis comme on le ferait de la France ou de l’Allemagne. C’est une exception planétaire d’humanisme et d’humanité, qui par sa Constitution accorde des droits imprescriptibles et inaliénables aux citoyens de tous les Etats fédérés de ce pays.
Déjà, par la constitution de son Administration, on se rend bien compte du souci d’intégrer toutes les minorités : afro-américaine, chinoise, asiatique, latino, homosexuelles et autres. En voulant donc imposer la dictature des Américains de souche sur les minorités comme il l’a fait des Etats-Unis sur les autres pays de la planète, le constat de son échec est accablant car il a pu diviser les Américains pour se frayer un chemin. C’est une chose difficilement pardonnable même si 76 millions de ses compatriotes ont voté pour lui au cours de la dernière élection présidentielle.
A chacun ses droits et Dieu pour tous
Telle semble être la devise qui va orienter l’action de Biden d’abord en interne et ensuite à l’international. Le positionnement des autorités émanant des minorités à des postes stratégiques confortent cette réalité. Les lois vont suivre pour matérialiser cet état des choses, cette nouvelle donne.
Il faut par exemple prendre des mesures pour que les Noirs ne soient plus la cible des exactions et des tracasseries policières. La couverture santé adoptée par l’Administration Obama, a été démantelée par Donald Trump. Il faut y revenir en pensant aux plus démunis, aux laissez pour compte qui se recrutent au sein de toutes les communautés.
C’est un chantier titanesque pour Biden. L’autre chantier qui va prendre du temps et de l’énergie à la nouvelle Administration, est la protection de l’environnement. Les partisans de l’Extrême-droite ne croient que très peu à cette obligation, à l’exemple de Jair Bolseonaro au Brésil.
Déjà, le Canada commence à s’irriter de la décision des démocrates de suspendre la construction de l’oléoduc qui relie les deux pays. Tout comme Joe Biden a déjà dit sa ferme intention d’arrêter la construction du Mur entre son pays et le Mexique. Il a déjà commencé à décrisper quelque peu autour de lui les ressentiments les plus voraces.
A l’international et particulièrement en Afrique, la politique américaine sera attentive envers les peuples et tous ceux qui donnent les signaux d’être marginalisés ou opprimés. Il n’est pas exclu que dans cette volonté de faire la paix, il se retrouve avec les armes à la main. L’adage « qui veut faire la paix prépare la guerre », a tout son sens ici.
Tous les foyers de conflit dans différents pays du continent, le Cameroun, la Centrafrique, et toutes les opérations guerrières dans le Sahel prendront aune autre tournure, en se ravivant ou en s’essoufflant. Les libertés collectives et individuelles à travers le continent, espère-t-on çà et là, seront davantage protégées ou consacrées. Ainsi va l’Administration Biden, prenant une Maison où le précédent locataire a mis la merde partout.
Le Messager