Natalie Brown avait essayé de rendre visite au leader de l’opposition bloqué chez lui. Mais elle a été contrainte de faire rebrousser chemin à cause des militaires qui ont assiégé la maison de l’opposant.
Kampala a accusé mardi l’ambassadrice américaine Natalie Brown de « malveillance ». La diplomate avait essayé de rendre visite au leader de l’opposition Bobi Wine, bloqué chez lui. Mais elle a été obligée de rebrousser chemin à cause des militaires qui ont assiégé la maison de l’opposant depuis bientôt une semaine.
Natalie Brown est arrivée jusqu’aux portes du domicile de Bobi Wine avant d’être renvoyée par de policiers en tenues anti-émeutes. Sur sa Facebook, elle explique avoir voulu juger la santé et la sécurité de l’opposant qui s’était plaint de manquer de nourriture. Puisque depuis l’élection présidentielle de jeudi dernier, la maison de Bobi Wine est investie par des forces armées.
Malheureusement, la tentative de la diplomate américaine de venir en aide au principal rival de Yoweri Museveni a provoqué une réaction disproportionnée du pouvoir. Le porte-parole du gouvernement Ofwono Opondo l’a accusée de « malveillance ». Il a exhorté par ailleurs Natalie Brown à respecter les règles diplomatiques.
Les critiques américaines rejetées
Il faut dire que depuis sa prise de fonction durant la campagne électorale, l’américaine s’est montrée assez critique envers les autorités ougandaises. Dénonçant le harcèlement des candidats de l’opposition et l’assignation à résidence de fait de Bobi Wine.
Le porte-parole, dans une tribune publié dans un journal pro-gouvernemental, a rejeté les critiques de madame Brown. Ensuite a rappelé que l’Ouganda n’a pas de leçons à prendre des États-Unis en matière de démocratie. Surtout après les allégations de fraude mensongères proférées par Donald Trump et les violences du Capitole.
Le leader de l’opposition ougandaise a appelé dimanche 17 janvier la communauté internationale à réclamer la levée de son « assignation à résidence ». Second du scrutin avec 34,8 %, l’ancien chanteur de reggae lancé en politique assure que le scrutin a été entaché de fraudes.
« Nous sommes là, nous n’avons plus de nourriture et personne n’est autorisé à entrer ou sortir », a-t-il déclaré lors d’un échange avec des journalistes via Zoom sur une ligne « clandestine ».