Seuls 36 corps ont été récupérés sur la quarantaine de victimes, selon le ministre de l’Intérieur de la province de l’Ituri.
Une quarantaine de pygmées ont été massacrés la semaine dernière En République démocratique du Congo (RDC). Le drame s’est produit lors d’une attaque attribuée par les autorités de la province de l’Ituri aux combattants des Forces démocratiques alliés (ADF), contre le village de Abembi, renseigne RFI.
Mardi 19 janvier, la Dynamique des groupes des peuples autochtones (DGPA), un collectif de la société civile qui défend les droits des pygmées, a demandé un deuil national de trois jours.
Les pleurs d’un chef traditionnel des peuples autochtones face à la presse et des membres de la société civile à Kinshasa : il y a des massacres en Ituri qui visent leurs villages : « Pas plus tard que le 14 janvier 2021, à 9h pile, 46 autochtones pygmées, hommes, femmes, vieillards et enfants, égorgés par machettes sans pitié. Une épuration ethnique ou, pire, un génocide », a déclaré Patrick Saidi, le coordonnateur de la DGPA.
Une mission mixte dans le village de Abembi
Selon ce défenseur des pygmées, la thèse de l’attaque ADF n’est pas plausible: « Nous connaissons le mode opératoires des ADF. Les motivations n’ont jamais été territoriales. C’est dans une vision de l’occupation de l’espace. Ils n’utilisent pas les armes mais dans cette attaque, des armes ont été utilisées. Un flou artistique bien organisé.»
Les autorités provinciales ont envoyé une mission mixte dans le village de Abembi, une zone difficilement accessible. À ce stade, aucune thèse n’est négligée, selon Adjio Gidi, le ministre de l’Intérieur de la province de l’Ituri : « Est-ce que les ADF voulaient s’installer dans la localité et les pygmées auraient été des témoins gênants ? Il y a plusieurs hypothèses. », s’interroge-t-il. Ajoutant que seuls 36 corps ont été récupérés sur la quarantaine de victimes. D’autres étaient en état de décompositions, selon le ministre.