Le Premier ministre tunisien, Hichem Mechechi, a mis en garde contre le chaos et la destruction des biens dans son premier discours à la nation après les jours de protestations et d’émeutes qui ont commencé vendredi.
M. Mechichi a reconnu les griefs économiques et sociaux de la population dans son ensemble mais a condamné les actes de violence, le vandalisme et le pillage qui ont eu lieu lors de certaines des manifestations.
Tout en avertissant que le chaos ne serait pas toléré, il a également essayé de faire appel à la jeunesse :
Dans les prochains jours, nous allons travailler à la mise en place d’une initiative qui vous permettra de faire entendre vos voix, vos suggestions et vos projections, et qui nous permettra de jouer notre rôle… vos voix sont entendues, votre colère est légitime, et mon rôle et celui du gouvernement est de travailler à la réalisation de vos revendications… pour que les rêves en Tunisie deviennent une possibilité, et où l’espoir est un fondement.
La crise est réelle, la colère et la protestation sont légitimes, mais nous refusons le chaos et nous l’affronterons avec le pouvoir de la loi et l’unité de l’État ».
Plus de 600 personnes, pour la plupart âgées de 14 à 15 ans, ont été arrêtées ce week-end à la suite de batailles et d’affrontements avec la police, qui les a traitées d’émeutiers.
L’organisme de défense des droits de l’homme Amnesty International a critiqué les autorités pour leur usage excessif de la force.
La police a fait usage de gaz lacrymogènes et a poursuivi les jeunes avec des matraques dans les zones où ils sont descendus dans la rue.
Il semble que les manifestations nocturnes aient diminué depuis lundi.
Mais des dizaines de militants et d’étudiants ont manifesté dans le centre de Tunis et ailleurs pendant la journée, exigeant la libération des personnes arrêtées et demandant du travail et de la dignité.
Ils ont également relancé les chants de la révolution de 2011 appelant à la chute du régime.
La Tunisie a été touchée par un ralentissement économique ces dernières années et les Tunisiens ont largement perdu confiance dans leurs élus.
Le Premier ministre actuel et son gouvernement ont été nommés il y a six mois, mais le week-end dernier, il a annoncé un remaniement en profondeur de son cabinet, qui doit encore être approuvé par le Parlement.