Ses avocats exigent que leur client puisse être convoqué par le juge qui doit examiner les motifs de sa mise sous surveillance.
En Ouganda, les avocats de l’opposant Bobi Wine plaident devant la Haute Cour de justice de Kampala, ce jeudi 21 janvier, pour réclamer sa libération. Le principal adversaire du président Yoweri Museveni est toujours bloqué chez lui, une semaine après l’élection présidentielle dont il conteste les résultats.
Les avocats de Bobi Wine exigent que leur client puisse être rapidement convoqué par le juge qui doit examiner les motifs de sa mise sous surveillance. Et peut-être prononcer sa mise en liberté définitive ou sous caution.
Pour y arriver, les avocats invoquent la protection d’un « habeas corpus », un terme juridique qui rappelle une liberté fondamentale. C’est-à-dire de ne pas être emprisonné sans jugement ni raison valable. Parce qu’officiellement, l’opposant ne fait pas l’objet d’une assignation à résidence. C’est pour cela que ses partisans ont du mal à accepter que des soldats sont campés devant chez lui, et pourquoi il est privé de toute visite.
L’action de ses avocats est précisément d’obliger les autorités à expliquer le bien-fondé de cette surveillance. Selon le porte-parole de la police ougandaise Fred Enanga, il s’agit d’une détention préventive. Car, selon lui, Bobi Wine risque de provoquer des troubles à l’ordre public en galvanisant éventuellement ses supporters pour renverser les résultats présidentiels.
Recours contre les résultats de la présidentielle
Mais les proches de l’opposant accusent les autorités de maintenir le blocus pour l’empêcher de se rendre à la Cour constitutionnelle pour déposer un recours contre les résultats de l’élection présidentielle. La date limite est fixée à lundi, apprend-on.
Il faut rappeler qu’avant la présidentielle du 14 janvier, le candidat Bobi Wine avait déposé une plainte à la Cour pénale internationale contre le président Yoweri Museveni et d’autres officiels.
Le cabinet d’avocats Vanguard Africa accuse le président ougandais, le ministre de la Sécurité Elly Tumwine et huit autres officiels de crimes contre l’humanité… : « Monsieur Wine a été torturé en août 2018, au point où il a dû partir aux États-Unis pour se faire hospitaliser. Plus récemment, le 18 novembre dernier, M. Wine a été arrêté. Des manifestations ont éclatées à Kampala. À cette occasion, le ministre de la Sécurité, Ellie Tumwine, a donné l’ordre de tirer pour tuer Et 54 personnes sont mortes entre le 18 et le 20 novembre. »